Prenons quelques secondes et examinons une poignée de tendances actuelles : il existe un débat houleux concernant la Terre, la question étant de savoir si elle est ronde ou plate ; des gens prétendent qu’un groupe de Juifs contrôle les médias, voire le monde, et appellent à la violence pour lutter contre eux ; une guerre politico-religieuse se déroule en ce moment même, avec en ligne de mire le contrôle de Jérusalem.

Si nos sociétés ont indéniablement progressé, on doit quand même admettre que sur certains points, elles donnent l’impression d’avoir fait un sacré bond en arrière.

International

Bonne idée d’avoir amené un chêne pour la visite d’Emmanuel Macron à Washington : planter un arbre est probablement ce qu’il y a de mieux à faire si on souhaite s’assurer que quelque chose grandisse d’une rencontre entre Donald Trump et Emmanuel Macron.

« Un geste symbolique pour le climat » nous explique-t-on à l’Élysée, et en effet, avec deux glands sous un chêne, le symbole est bien là. Bon résultat pour une rencontre entre deux grandes puissances menées par des dirigeants se définissant comme des « francs-tireurs anti système » : ils ont planté un arbre dis donc !

Le système n’a qu’à bien se tenir.

Du reste, on sait dans quel secteur Donald Trump a fait fortune, mais faut-il pour autant que sa femme chausse des immeubles ?

Je n’ai jamais tellement compris l’engouement de certains mecs pour les talons hauts, tout ce que je vois c’est une femme perchée sur l’équivalent orthopédique des Deux Tours, et j’ai beau ne rien avoir contre Melania, le sale gosse en moi n’attend que de la voir se prendre une gamelle devant toutes les caméras du monde.

Maintenant qu’on connaît le menu servi aux leaders des deux Corées à l’occasion des pourparlers de paix, et que parmi ces bons petits plats figurent, je cite, « des fruits de mer, de la viande et du riz des villes natales de Moon Jae-in », on aimerait encore juste connaître un dernier détail : il en a beaucoup, des villes natales, Moon Jae-in ?

Typiquement le genre de délicatesses qu’on sert plusieurs fois par année au président Sud-Coréen à l’occasion de ses anniversaires.

Je sais qu’il est un peu tard pour soulever ce point, mais maintenant qu’on a pu voir qu’Israël est un pays d’extrême-droite spécialisé dans la guerre éclair, qui aime scinder les pays en deux et dont le gouvernement méprise les droits d’ethnies différentes vivant parmi son peuple, est-ce qu’on n’aurait pas eu meilleur temps de lui donner directement l’Allemagne après la seconde guerre mondiale ?

National

Bernard Nicod est probablement l’une des personnalités les moins aimées de Suisse-Romande, accumulant les tares de divers entrepreneurs de sinistre renommée sans en avoir les qualités. C’est Christian Constantin sans son côté marrant, Bernard Madoff sans son côté en prison et Charles Ponzi sans son côté mort.

Néanmoins, après la lettre adressée par sa régie immobilière à certains locataires de Vevey, le célèbre promoteur doit admettre qu’il fait au moins un peu exprès. Parce que menacer des parents de les faire casquer pour une entreprise de nettoyage s’ils n’interdisent pas à leurs gosses de faire des dessins à la craie devant leur immeuble, c’est sec !

Allons Bernard, ce sont des dessins d’enfants, faites au moins semblant d’être attendri ! Est-ce que vous menaciez votre femme de faire remplacer le frigo à ses frais quand elle y affichait les dessins des petits ?

Lorsque Serge Métrailler, président du PDC du Valais, argumente en faveur des Jeux Olympiques à Sion en disant, je cite, « n’oublions pas que les principaux bénéficiaires réinvestiront d’une manière ou d’une autre dans l’économie valaisanne, sans oublier toutes les opportunités professionnelles nouvelles pour les jeunes », il faut lui faire remarquer qu’il a oublié les opportunités professionnelles nouvelles pour les jeunes. Dans le sens où on aurait bien aimé savoir ce qu’il entend par là.

De même, qu’est-ce qu’il veut dire par « économie valaisanne » ?

On tient le tiercé habituel des débats politiques : du boulot pour les jeunes, de l’argent injecté dans l’économie et le mot « opportunité » placé quelque part. Sur le papier ça sonne bien, surtout quand il rajoute que les JO marqueront « le début de la transition écologique » et ne peuvent pas dépasser le budget « depuis que le CIO a changé ». Seulement, en balançant ces arguments à la suite sans vraiment développer, il a tellement donné l’impression de manger à tous les râteliers que je suspecte que si les Valaisans ont fini par refuser le projet, c’est entre autres parce qu’ils avaient l’impression qu’on les prenait un peu pour des cons.

Culture

Qu’on aime ou non sa musique, Johnny Hallyday a durablement marqué la culture francophone et indéniablement réussi sa vie. Maintenant, pour savoir s’il a aussi réussi sa mort, ce n’est pas difficile : d’abord vous entrez « héritage Johnny Hallyday » sur Google, puis « héritage Johnny Cash », et vous regardez lequel de ces deux Johnny légendaires renvoie à des articles sur la trace qu’il a laissée dans le monde de la musique, et lequel renvoie à une bisbille familiale tellement ennuyeuse que ses seuls gros titres nous fatiguent déjà.

En résumé : Cash renvoie à la musique, et Hallyday au cash.

Coupe du Monde

Si, au terme de la victoire des Suisses face aux Serbes, la polémique de l’aigle à deux têtes divise les Helvètes, peut-être est-il possible de réconcilier tout le monde au moyen d’un symbole fort, comme, par exemple, l’aigle à deux têtes : après tout, il symbolise la coexistence entre catholiques et orthodoxes, on devrait pouvoir s’en inspirer.

Mieux : créons notre propre symbole ! Si l’Albanie a deux têtes, combien peut-on en avoir, nous ? Nous sommes un pays pluriculturel parbleu, alors comme animal symbolique, je propose l’hydre !

Déjà parce que ça a autrement plus de gueule(s) qu’une vache.

Se figure-t-on plus majestueuse bête ? Tout le monde aurait sa tête : une qui pousse des rugissements incompréhensibles, les Alémaniques ; une qui s’agite beaucoup pour qu’on la remarque, les Romands ; une qu’on ne voit jamais parce que les deux premières la cachent, les Tessinois. Une dont on n’est pas bien sûr qu’elle soit toujours en vie, les Romanches. Puis les minorités, ethnies, religions, origines etc.

Quant à l’informe et grotesque queue traînant à terre quelques mètres derrière la bête, elle représentera très bien les Suisses qui se sont offusqués du geste des buteurs.

Sports

Il faut que quelqu’un dise à Federer et à Nadal qu’une place de numéro 1 mondial, ce n’est pas un ballon de plage qu’on se passe paresseusement entre potes pendant de longues journées de glande au soleil. C’est supposé incarner un idéal sportif, nom de nom !

Parce qu’avec ce titre qui, cette année, revient toujours à celui qui ne joue pas parce que l’autre a raté son tournoi, on obtient une sorte de saison « Charlie et la chocolaterie », où tous ceux qui s’agitent se plantent si complètement que c’est finalement celui qui reste dans son coin sans rien foutre qui décroche la timbale.

Parmi mes lecteurs les plus réguliers, ceux qui sont vraiment très perspicaces auront peut-être remarqué que je n’aime pas tellement Donald Trump. Eh bien c’est vrai. Je ne vais pas vous mentir, si on devait le mettre dans une fusée qu’on enverrait dans le Soleil, lors de la manifestation « sauvons Donald » qui s’organiserait pour lui épargner ce sort, je serais plutôt dans les rangs du fond.

Toutefois, lorsqu’on entend parler de destitution selon les résultats de l’enquête sur les ingérences russes durant les élections, je ne sais toujours pas si je souhaite voir ça ou non. Évidemment que les raisons de s’en réjouir rempliraient un bottin, mais ça signifierait remplacer un mégalomane amoral et bête par un zélote immoral et conservateur convaincu que Jésus lui parle. Ça reviendrait à remplacer un problème par un tout autre problème.

Il vaut peut-être mieux que ceux qui l’ont porté au pouvoir voient par eux-mêmes qu’il ne fera pas de miracle, finalement c’est un peu ce qui s’est passé avec Obama… Même si ça revient à vivre encore trois ans à Pompéi, en croisant les doigts pour qu’un tweet ne précipite pas la fin du monde.

International

La guerre commerciale qui se dessine entre Chine et USA promet d’être épique, puisqu’elle oppose le pays qui a rédigé « l’Art de la Guerre » à celui à qui on doit « l’Art du Deal ». Entre l’empereur qui se la joue président et le président qui se la joue empereur, tout est réuni pour une lutte acharnée, tant sur les marchés que sur les réseaux sociaux.

« Nous nous battrons sur Twitter, nous nous battrons sur Facebook, nous nous battrons sur Instagram… »

Alors que la France va retirer sa Légion d’honneur à Bachar al-Assad, et tandis qu’une procédure similaire a déjà touché Lance Armstrong, Harvey Weinstein ou encore John Galliano, le gouvernement doit promettre qu’ils va revoir son système d’attribution de la plus haute distinction du pays des droits de l’homme.

« Droits de l’Homme Harvey, pas droits des hommes… »

On trouve beaucoup de grands noms parmi les détenteurs de la Légion d’honneur, mais aussi parmi ceux qui l’ont refusée et on comprend facilement pourquoi ; lorsqu’une distinction est accordée à la fois à Assad et à l’Abbé Pierre, elle ne veut juste rien dire du tout.

National

Maintenant que La Poste a lancé sa campagne « Oui je veux », visant à nous convaincre de retirer nos autocollants « pas de pub svp » de nos boîtes aux lettres en nous laissant choisir quelles publicités on souhaite, le Géant Jaune doit réaliser que cette offre existe déjà depuis longtemps, sous la forme d’autocollants « pas de pub svp ».

Sérieusement la Poste, arrêtez de vouloir encombrer nos boîtes aux lettres, on sait que vous faites ça pour « préserver des emplois » (sic), mais, d’une part, on n’y croit pas une seconde et, d’autre part, les déchets sont méchamment taxés dans nos patelins, à deux balles le petit sac poubelle ça fait cher payé pour vos pubs. Et puis on passe déjà assez pour des cons avec le nombre de Suisses qui vont jeter leurs poubelles en France sans encore augmenter le volume de nos déchets.

Après que les remontées mécaniques de Crans-Montana soient restées à l’arrêt quelques jours pour des raisons de bisbilles financières entre communes et exploitants, mes concitoyens qui se fichent des Français et de leur grève SNCF doivent trouver un meilleur argument que « nous c’est pas pareil », car ça a beau être vrai, là c’est plutôt un argument en faveur des Français.

Parce qu’on est d’accord ou non sur le fond, mais eux aux moins, ils gueulent pour des raisons d’acquis sociaux et de défense des travailleurs. Tandis qu’à Crans, on ne sait pas vraiment pourquoi toutes ces machines sont restées au point mort, mais on peut être relativement sûr que ça n’avait rien à voir avec des questions d’acquis sociaux.

Et puis honnêtement, quitte à être coincé quelque part, autant que ça soit à Paris qu’à Crans-Montana.

Les municipaux de la commune de Lully qui ont rédigé le questionnaire pour obtenir la naturalisation en y faisant figurer des questions sur la date de naissance de Federer, celle de Shaqiri (Shaqiri ??), les noms des joueurs du Gottéron Hockey Club, l’emplacement du siège de l’UCI, ou même ce que peut bien signifier « UCI », doivent maintenant s’atteler au questionnaire pour le permis de conduire.

« UCI » signifie « Union Cycliste Internationale ». Comme on pensait tous que le cyclisme était directement géré par les pharmas, on aura au moins appris quelque chose.

Parce que je trouverais hilarant de voir nos pauvres jeunes s’astreindre à apprendre les détails techniques des voitures des 24 heures du Mans, les noms des coureurs de la TransAfricaine Classique, ceux des bourgades traversées par le Paris-Dakar, etc.

Technologie

Ne vous inquiétez pas trop pour cette histoire de fuite de données personnelles sur Facebook ; certes, la chose est à prendre au sérieux, mais il y a fort à parier que la plupart des victimes ont davantage de raisons de se sentir embarrassées que menacées.

Parce que finalement, Big Brother a surtout appris que vous comprenez mieux l’algèbre si on remplace les lettres par des dessins, que personne n’a encore osé vous dire qu’on s’en fout que vous ayez couru 7 kilomètres samedi dernier, que vous faites absolument tous partie des 1% de personnes capables de trouver un prénom qui commence par « Z » et qu’un nombre étonnamment élevé de gens aiment votre photo d’émincé à la zurichoise.

Il a aussi appris qu’on peut vous demander d’accomplir des calculs d’une complexité phénoménale, mais pas de conjuguer correctement le verbe avoir.

Science

Les chercheurs qui, en observant un certain type d’enzyme se nourrissant de plastique, en développèrent accidentellement une forme plus vorace, doivent nous promettre de ne jamais s’atteler à l’étude d’un virus mortel.

Aussi, et bien qu’on soit en droit de se réjouir d’être en passe de concevoir une chose apte à assainir les océans, il nous faut lui trouver un meilleur nom que « PETase ». Parce que si on commence à parler de « balancer des PETase à la mer pour qu’elles y fassent le ménage », ça va faire des histoires.

Santé

On sait que la grande distribution va bientôt se lancer dans la vente de médicaments en Suisse, ce qui soulève la question suivante : est-ce qu’on parle bien de cette même grande distribution qui ne contrôle pas la composition de ses lasagnes ?

Sports

On espère que le journaliste RTS qui a commenté la rencontre entre le FC Messi et Rien-à-Foutre United en Ligue des Champions avait emmené des sous-vêtements de rechange au Camp Nou, parce que sinon son trajet de retour à l’hôtel a dû lui être très inconfortable.

En tous cas c’est trop tard pour lui poser la question, parce qu’il est probablement mort de chagrin à l’heure qu’il est.

Au moins, on aura tous appris qu’il est manifestement possible d’attraper simultanément plusieurs orgasmes rien qu’en prononçant un nom.

Je vais arrêter de comparer les politiciens à des enfants, parce que la réaction des jeunes à la dernière tuerie-scolaire-du-jour aux USA ne manque vraiment pas de panache. Les Américains peuvent tourner le problème dans tous les sens, invoquer le passé, la télé, Satan, la santé mentale ou tout ce qu’ils veulent, lorsqu’on vend des flingues dans les supermarchés et qu’on ne remet pas ça en question lorsque des enfants s’en servent pour tuer d’autres enfants, le problème principal, c’est le cynisme.

International

Et quel cynisme ! Lorsque les huiles de la NRA affirment que les écoliers sont trop jeunes pour comprendre la complexité du problème, ils doivent savoir que si un problème est trop complexe pour un écolier, il l’est aussi pour la NRA. Et tout de même, lorsqu’ils accusent les enfants d’être instrumentalisés par l’opposition, ou de feindre leur chagrin pour mieux promouvoir leur message, on sent bien qu’ils sont désespérés.

Ces personnes, qui hissaient le drapeau confédéré après les fusillades sous Obama pour bien montrer qu’ils étaient prêts à en découdre, font maintenant face à la jeunesse. La vie des enfants contre le deuxième amendement : parlez-moi d’une lutte de symboles ! On va bientôt savoir ce qui arrive lorsqu’une force inarrêtable rencontre un objet inamovible.

De son côté, le Donald doit réaliser que lorsqu’il propose d’armer les enseignants, ça nous confirme juste qu’il n’en a jamais vu un de sa vie.

Par contre, s’il est une chose qui fait chaud au cœur, c’est bien les tentatives de rapprochement des deux Corées, au cours de rencontres qui ont vu les dirigeants dialoguer de manière constructive et dans le calme. Ce qui nous donne une occasion rare de recommander à nos politiciens de prendre exemple sur Kim Jong-un.

Le Nord a promis de partager ses connaissances nucléaires avec le Sud, qui, en retour, l’initiera aux secrets de l’agriculture.

Certes, si les choses devaient suivre cette voie, ça fera mal de voir Trump s’approprier les mérites de cette réconciliation, mais ne perdons pas le sens des priorités : il y a là-bas tout un peuple qui vit sous la menace des délires fous d’un despote mégalomane qui ne parle que de guerre nucléaire, ainsi que des Sud-Coréens qui craignent Kim Jong-un.

Une autre bonne nouvelle pour finir la rubrique : Martin Shkreli, l’entrepreneur américain connu pour avoir multiplié par 55 le prix d’un médicament contre le sida, a été condamné à sept ans de prison pour combines financières. Son propre avocat avoue avoir eu envie de lui mettre son poing dans la figure tant son comportement compliquait sa défense et le décrit comme un génie un peu autiste. On veut bien croire qu’il ait un côté brillant – il était à la tête d’une pharma à seulement trente ans, il ne manquerait plus qu’il soit bête – mais lorsqu’un type doué pour le business se montre à ce point dépourvu d’humanité, doit-on vraiment le placer à la tête d’une entreprise pharmaceutique ?

Seuls les actionnaires majoritaires des pharmas répondront oui à cette question.

National

Ne soyons pas trop durs avec Pascal Broulis et Isabelle Moret, élus PLR en train de se dépatouiller tant bien que mal avec des histoires d’impôts. Depuis la fusion des libéraux et des radicaux pour donner le parti de « droite pas nécessairement raciste », les choses sont un peu confuses au sein du jeune PLR ; dès lors, savoir qui planque son fric et qui le déclare, c’est surtout pour eux un moyen de distinguer les libéraux des radicaux.

Du reste, je ne sais pas à quel point Broulis se déplace dans l’exercice de ses fonctions, mais quels que soient ses trajets, s’ils lui valent quinze mille francs de déduction d’impôts en frais de transport, c’est qu’il s’y prend très mal. Il sait qu’il existe d’autres façons de se déplacer que le taxi, n’est-ce pas ?

Trafic routier

Aux États-Unis, l’automobiliste qui a fini encastré au premier étage d’un immeuble après avoir percuté un terre-plein doit admettre qu’après avoir traversé le mur, récupéré un instant, ouvert les yeux, et constaté qu’il était dans un cabinet dentaire, il a cru pendant quelques secondes qu’il était en Enfer.

Il roulait trop vite, mais j’imagine que l’information est superflue.

Technologie

Informatique, lorsque j’effectue une action vraiment triviale, j’apprécierais que vous arrêtiez de me demander sans arrêt si je suis sûr de savoir ce que je fais : je veux quitter Skype, pas formater mon disque dur ! Je sais que je ne pourrai plus envoyer ou recevoir de messages : c’est à ça que le programme sert, pourquoi vous posez la question ?

Et pourquoi vous avez retiré la coche « ne plus demander » lorsqu’on quitte le programme dans votre dernière mise à jour ? Y avait-il vraiment trop de gens qui quittaient par accident, puis cochaient la case par accident, puis cliquaient sur « ok » par accident ?

Chasse & Pêche

Le chasseur qui a fini à l’hôpital après s’être pris droit dans la gueule la bernache qu’un collègue à lui venait d’abattre en vol doit nous expliquer ce qu’il foutait, parce que s’il y a un moment dans la vie où l’on doit faire attention aux oiseaux qui tombent du ciel, c’est bien quand on leur tire dessus !

Quant à son pote, celui qui a tué la bernache, il peut s’abstenir de l’inviter à la manger pour se faire pardonner, parce qu’avec les deux dents que la bête lui a pétées, il aura du mal à la mâcher et il est encore foutu de s’étouffer avec un os.

Bernache du Canada Branta canadensis Canada Goose

Quand le karma fait dans l’ironie, il faut savoir se tenir à carreau.

Jeux olympiques

Ester Ledecka, la snowboardeuse tchèque qui a remporté une médaille d’or à ski et n’a pas ôté ses lunettes parce qu’elle n’était pas maquillée, a nettement mieux négocié la fin de sa course que l’égalité des sexes, que l’on peut entendre gémir au fond du ravin.

Cette femme a remporté un titre olympique dans une discipline qui n’est tellement pas la sienne qu’elle a dû emprunter ses skis, à un tel niveau de badass on peut s’en foutre, des conventions !

De son côté, l’équipe féminine Coréenne de Hockey sur glace, davantage connue pour rassembler des sportives du nord et du sud que pour ses performances, ne doit pas avoir honte de s’être pris huit à zéro face aux Suissesses ; pactiser sur le terrain avec l’ennemi séculaire ça s’apprend, et nous, ça fait des siècles qu’on fait ça avec entre Romands et Alémaniques.

Et Tessinois vous me direz, mais s’il y a une chose que les Suisses Allemands et les Suisses Romands ont en commun, c’est un vieil adage qui dit « rien à foutre des Tessinois. »

Alors cette semaine, on va changer un petit peu le format habituel : la première moitié sera classique, la seconde parlera de l’argumentaire No Billag, parce que c’est vraiment des conneries. Je sais que je passe mon temps à me plaindre des politiciens, notamment du fait qu’ils ne peuvent plus finir une phrase sans se mettre à pleurnicher, mais cette initiative démontre que même lorsqu’ils prennent le temps d’étayer leurs propos, c’est, au final, pour pleurnicher.

International

Parents, lorsque vous séquestrez vos treize enfants pendant une dizaine d’années, que vous les enchaînez, les brutalisez et les affamez, que vous leur autorisez une douche par année, qu’ils n’ont même pas assez de longueur de corde pour aller aux toilettes, qu’il leur faut deux ans pour planifier puis mener à bien une évasion, et que parmi les milliards de chefs d’accusation à votre encontre figure « acte obscène sur une enfant » à cause de la façon dont elle était ligotée, ce qui pousse l’imagination au suicide, ça ne sert vraiment à rien de plaider non coupable.

Tout comme ça ne sert à rien de faire autant d’enfants si on les hait à ce point.

Les chercheurs qui ont établi l’analyse ADN de la momie retrouvée dans une église bâloise sont bien aimables de nous avoir annoncé sa parenté avec le ministre britannique Boris Johnson, mais on avait remarqué :

Boris Johnson, à gauche sur la photo, est connu pour être aussi sec à l’intérieur que son aïeul l’est à l’extérieur.

Une nouvelle surprenante qui, d’une part, nous prouve que l’ancien maire de Londres est bien originaire de cette planète et, d’autre part, nous fait réaliser que la malédiction de la momie n’est peut-être pas qu’un mythe.

En France, les personnes qui en sont venues aux mains pour profiter de la promotion d’Intermarché, qui appliquait une baisse de prix massive sur des pots tout aussi massifs (950 grammes) de Nutella, vont bientôt apprendre une réalité douloureuse sur ce produit : il vieillit très mal.

Que l’on parle du pain où de ce qu’on tartine dessus, les Français ne rigolent pas avec le prix.

Quant aux responsables de la chaîne, lesquels ont remis le couvert avec cette fois-ci une promo sur les Pampers, ils doivent admettre qu’à ce stade, ils cherchent juste à déclencher des bagarres entre parents pauvres.

National

Lorsque les journaux suisses publient des articles expliquant que certains villages valaisans sont coupés du monde, ils devraient préciser dans leurs titres que c’est à cause de la neige, sinon on ne sait pas pourquoi ils en parlent.

Il est toujours important qu’un titre soit clair et précis.

Maintenant que Johann Schneider-Ammann, ministre de l’économie et roi de la punchline, a déclaré très sérieusement qu’il répondra « la Suisse en deuxième » au « America First » de Donald Trump, il doit réaliser que ce qu’il considère probablement comme une remarque très pertinente est depuis longtemps déjà un gag récurrent largement exploité de par le globe.

Cela dit, lui a au moins un vrai point commun avec le président américain : leurs discours partagent cette tendance à être involontairement hilarants.

Gastronomie

On sait que la loi suisse a changé et que désormais, il faudra assommer les homards avant de les plonger dans l’eau bouillante, afin d’éviter à ces bêtes dépourvues ou presque de système nerveux de souffrir dans la marmite.

Créant ainsi toute une niche de marché pour les gourdins à homards, que je propose de nommer « assomards ».

Une question subsiste néanmoins : lorsqu’on trouve en Suisse, soit un pays plutôt éloigné de tout bord de mer, des gens désireux de manger du homard, pourquoi est-ce le homard qu’il faut assommer ?

Économie

Maintenant que Apple a dû payer 13 milliards d’euros d’impôts en Irlande et s’apprête à en aligner le triple aux USA, les libéraux d’Europe et d’ailleurs doivent manifester leur solidarité envers le géant de l’électronique hors de prix en brandissant des panneaux « Je suis Apple ».

Maudite tendance bien-pensante, qui exige que les sociétés paient des impôts alors qu’elles gagnent pourtant beaucoup d’argent !

Sports

On a déjà dit bien des choses sur Roger Federer, mais si, dans sa lutte contre ces autres géants que sont Djokovic et Nadal, il y a une chose qu’on n’avait pas vue venir, c’est qu’il leur survive.

Communication

Lorsque Nicolas Jutzet, promoteur de No Billag, se plaint du fait que son initiative fait face à « une classe politique qui adopte un discours complètement démagogique », il doit réaliser que son argumentaire contenait 46 pu**ins de fois l’adjectif « coercitive » devant le terme « redevance Billag » et qu’à ce titre, il est mal placé pour dénoncer la démagogie.

À sa décharge, il a tout de même retouché le texte, après que, je suppose, un adulte lui ait fait remarquer que la communication politique devait quand même être un poil plus subtile que ça. Quoi qu’il en soit, les initiants reviennent constamment sur deux choses : la première, c’est que la qualité de l’information ne sera pas lésée par une privatisation du secteur. La seconde, c’est que leurs opposants sont des démagogues de gauche qui font appel à la propagande pour contrer leur texte. Avec ceci en tête, intéressons-nous à leurs principaux arguments et voyons ce qu’on en retire sur leur vision de la propagande et de la qualité de l’information.

Alors pour remettre les choses dans leur contexte, et là je m’adresse à vous, lecteurs pas suisses, une initiative, c’est comme une pétition qui ne ferait pas rire ceux à qui elle s’adresse, parce que si elle récolte suffisamment de soutien, un scrutin populaire est organisé. Quant à l’initiative « No Billag » en elle-même, son but est de retirer tout financement public des chaînes de radio télévision, afin de privatiser le secteur. Elle a été lancée par quelques jeunes PLR (droite-fric) et jeunes UDC (droite-fourches&torches). Bon, c’est parti, morceaux choisis :

« Chaque personne connaît ses besoins et préférences mieux qu’autrui et sait, de fait, comment dépenser l’argent qu’elle a durement gagné. »

On commence avec une petite touche prolo en parlant d’« argent durement gagné », pour montrer qu’on est du côté des pauvres. On peut presque entendre le bruit du poing qui tape sur la table. Ce qui n’est pas impossible du reste, l’initiative étant née durant une fin de soirée arrosée.

La Démocratie en marche. (Merci City pour le dessin)

« En forçant tout ménage à payer plus de 450.- CHF chaque année pour une redevance radio et télévision, on porte atteinte à son droit à l’autodétermination. Ce qui entraîne une détérioration de sa qualité de vie. »

On devrait réfléchir à deux fois (ou au moins une) avant de prétendre que chaque citoyen a le droit de dépenser son fric comme il l’entend. Ça ne marche pas comme ça, à cause d’une structure sociétale élaborée régissant chaque individu, qu’on appelle un « pays ».

« Les privilèges accordés par l’État à la SSR font d’elle une entreprise quasi-monopolistique qui possède de bien meilleures armes que la concurrence. (…) La suppression de la coercitive redevance Billag créerait un marché avec une concurrence plus libre, plus juste, au service du client. De manière générale, la concurrence mène à une offre de meilleure qualité et à davantage de diversité. Et ce, à un prix plus bas. »

Ah oui, donc je vous ai laissé la version non retouchée, c’est à dire avant qu’ils suppriment l’expression « coercitive redevance Billag », qu’ils avaient placée à tout va dans leur argumentaire. J’imagine que l’idée était d’opposer l’étouffante mainmise de l’état aux termes purs du texte, comme « libre », « juste » ou encore « diversité », autant de valeurs fondamentales des jeunes PLR et UDC.

Si c’est pas beau toute cette diversité !

Sinon, l’initiative étant née de jeunes de droite, on n’est pas trop surpris d’y trouver ce côté « page 53 du manuel », notamment dans leur définition de la concurrence, cette main invisible et bienfaisante qui œuvre toujours à la sainte satisfaction du client, amen. On pourrait leur dire que c’est plus compliqué que ça, mais ça chagrine les libertariens lorsqu’on attaque leurs valeurs avec des faits concrets.

« La suppression de la coercitive redevance Billag aiderait à atteindre une plus grande liberté des médias. Aujourd’hui, c’est le Conseil Fédéral qui fixe le montant de la redevance et qui fixe les termes de la concession. C’est également lui qui choisit plusieurs membres du conseil d’administration de la SSR. La suppression de la redevance doit encourager les médias à jouer leur rôle de quatrième pouvoir, en analysant de façon critique les faits et gestes des politiciens de notre pays. Sans devoir avoir peur de perdre une partie de leurs revenus. »

Classique. Depuis que les néolibéraux se sont mis à la trumpette, la musique est toujours la même : les méchants médias sont de mèche avec le gouvernement corrompu, et discréditent les honnêtes citoyens qui se dressent face à l’oppresseur en demandant de verrouiller les frontières ou de privatiser l’eau. Si le gouvernement a déjà pratiqué du chantage envers la presse pour la contrôler, je pense que c’est suffisamment sérieux pour se permettre d’avancer un ou deux exemples concrets, plutôt que de lâcher un vague « y font ça » dans l’argumentaire. Et dans tous les cas, même si c’était fondé, placer l’information entre les mains de groupes d’intérêts privés ne ferait au mieux que déplacer le problème.

« La suppression de la redevance permettrait de libérer un pouvoir d’achat de 1.35 milliard de CHF chaque année. Cet apport viendrait apporter un soutien précieux à notre tissu économique. Chaque ménage aurait plus de 450.- CHF supplémentaires à dépenser par année. Cette manne financière permettrait à diverses entreprises, concurrentielles, de gagner des parts de marchés et de créer de l’emploi en répondant aux demandes des clients. »

Là, je crois que le train de pensées de l’auteur a déraillé et s’est vautré, répandant à la suite toutes les utopies libérales : fichtre, le nombre de belles choses qu’on fait avec 450 francs par ménage et par année ! Sommes-nous vraiment si près de créer tous ces emplois et de répondre aux demandes des clients ? Il y a plus de raccourcis dans ce paragraphe que dans un vieux jeu Supermario.

« L’initiative No-Billag ne demande pas la suppression de la SSR – contrairement à ce qui est prétendu de manière malhonnête – mais seulement la suppression de la coercitive redevance Billag. »

Et ils marquent un point : en effet, ce n’est pas une initiative anti-SSR, sinon elle s’appellerait « No SSR », mais juste une initiative anti-financement public de l’audiovisuel, donc elle s’appelle « No Billag ». Sinon ça serait malhonnête.

Enfin bref, j’arrête là, je pense que vous m’avez compris et s’il faut parler du problème, d’autres le font déjà mieux que moi. Mais ce qui me navre, c’est de constater que le financement public de l’information, à savoir un sujet sérieux, a été placé entre la vie et la mort par une bandes de jeunes potes bourrés, balançant comme des parpaings des arguments ineptes et soutenus par des citoyens qui croient que la seule raison d’être de la redevance est de financer l’émission d’Alain Morisod. Le droit d’initiative est une belle chose, mais il se marie mal avec une société qui ne prend pas le temps de s’informer.

Miséricorde, tous ces scandales ! On ne sait plus quoi en faire tellement il y en a, et ils parlent tous de sexe ! Jamais le monde n’avait autant ressemblé à un village le lendemain d’un giron. La bonne nouvelle, c’est que désormais, le beauf qui siffle les jupes courtes depuis sa terrasse est officiellement un con. La mauvaise, c’est qu’on ne verra plus Kevin Spacey.

On a probablement assisté à un épisode charnière dans notre société. Ce n’est pas la loi qui a changé, ce sont les mentalités. Désormais, lorsqu’on apprendra qu’un homme de pouvoir se comporte en harceleur, il nous faudra faire un choix : lui retirer notre confiance, ou l’élire au gouvernement.

International

Vous savez que les temps ont changé lorsque le monde est en proie au tumulte et que vous vous dites « j’espère que l’Allemagne va retrouver de la gnaque ». Non pas que je sois spécialement fan d’Angela Merkel, mais quand je jette un œil aux dirigeants des grandes puissances aujourd’hui, j’ai l’impression que la chancelière est une des dernières qui ne déteste pas ouvertement les gens.

C’est peut-être un peu tard pour le lui signaler, mais Slobodan Prajlak, le Croate qui s’est empoisonné au terme de son procès pour manifester son désaccord avec le verdict (message reçu, Slobodan), aurait dû réaliser que s’il ne voulait pas être vu comme un criminel de guerre, il n’aurait pas dû opter pour la même porte de sortie que Hermann Göring.

Parce qu’honnêtement, lorsqu’on est reconnu coupable de crimes contre l’humanité, on sait très bien que quoi qu’on fasse, on va nous comparer à un SS. Et dès lors, la seule chose qui reste à faire, c’est s’assurer qu’au moins, ça ne soit pas Göring.

De son côté, Donald Trump, qui a déclaré « admettre une réalité » en reconnaissant Jérusalem comme capitale d’Israël, doit nous expliquer pourquoi, après presque un an de mandat, la réalité est soudainement devenue importante.

Et aussi quel genre de réalité peut percevoir un homme vivant comme un roi de la Renaissance.

Et maintenant qu’il a livré des réserves naturelles à l’exploitation industrielle et aidé à abolir la neutralité du Net, il faut demander à ceux qui l’ont élu par rejet de la corruption et de l’establishment incarné par la mère Clinton, si tout se passe comme ils l’espéraient.

National

Il faut urgemment faire quelque chose pour l’Union Suisse des Arts et Métiers, qui propose d’augmenter la semaine de travail à 50 heures pour palier au manque de personnel, et tout entreprendre pour renvoyer ces malheureux dans leur dimension d’origine.

Où leur présence est manifestement beaucoup plus nécessaire qu’ici.

Voilà ce qui arrive quand on place un UDC à la tête d’un organe qui ne parle pas d’immigration : avant peu, les pauvres sont tellement largués qu’ils préconisent des mesures aux problèmes inverses de ceux que l’on doit combattre.

Et en parlant d’UDC, un mot à l’attention des jeunes du parti, qui ont dernièrement décerné le prix Charles Martel à Donald Trump : vous avez inventé un prix « Charles Martel » ?!

Et vous pensez que Donald Trump sait qui est Charles Martel ?

Je crois qu’ils récompensent aussi les percées médicales par le prix Mengele, la piété par le prix Borgia et la lutte pour les classes ouvrières par le prix Adolphe Thiers. Toutefois, il convient de saluer l’honnêteté intellectuelle du parti, qui admet enfin puiser son inspiration politique dans les guerres du Moyen Âge, et qui ne cache pas devoir remonter jusqu’au huitième siècle pour trouver un homme de pouvoir qui partage sa vision de l’Islam.

Aussi, UDC, lorsque vous quittez la salle du Grand Conseil valaisan parce qu’on y juge que votre initiative visant à interdire le port du voile aux écolières est anticonstitutionnelle, évitez de dire « faites vos saletés tout seuls » avant de claquer la porte : ce ne sont pas leurs saletés que font vos collègues, ce sont les vôtres. C’est vous qui revenez systématiquement sur ce sujet. Ce que les femmes de ce pays portent sur leurs têtes ne sera jamais aussi problématique que ce que vous mettez dans celles de vos électeurs.

Et UDC toujours, lorsque le conseiller national Roger Köppel critique sa collègue de parti Céline Amaudruz, parce qu’elle dénonce le sexisme existant au Parlement alors même qu’elle ose porter des jupes courtes, il doit réaliser une chose : soit on lui donne raison et les femmes arrêtent de porter des vêtements qui les mettent en valeur, soit on lui donne tort et on accorde plus d’attention aux propos de Céline Amaudruz. Deux options que tout individu raisonnable souhaiterait éviter.

C’est l’équilibre trouvé par Céline Amaudruz : désagréable à écouter, agréable à regarder. Foutez-lui la paix.

Ah, et puisqu’on parle de sexisme au sein du parlement : il est toujours important, dans la vie, de savoir profiter des petites joies simples, alors en voici une : il a été décidé que le Parlement devrait trouver des solutions pour diminuer le harcèlement sous la coupole. On peut penser ce qu’on veut de la démarche, mais je trouve que l’idée de ces élites, superbes dans leurs costumes onéreux, se tortillant inconfortablement sur leurs sièges pendant qu’on leur demande de proposer des mesures concrètes pour leur faire arrêter de coller la main aux culs de leurs collègues féminines n’a pas de prix.

Communication

La Poste, il faut arrêter de faire autant de pub pour votre système de remise du courrier, soi-disant si pratique parce que je peux aller retirer mes colis plus ou moins comme je l’entends : vous êtes la foutue Poste, c’est à vous de me livrer mes paquets !

Vos deux autres vocations, la finance et l’épicerie, sont arrivées bien après.

C’est littéralement votre boulot, et tout ce que vous trouvez à me dire, c’est que vous mettez tout en œuvre pour qu’il me soit confortable de le faire à votre place pendant que vous fermez les trois quarts de vos offices.

Économie

Citoyens lésés, vous avez bien raison d’attaquer la banque Julius Baer en justice parce qu’ils ont laissé un de leurs gérants de fortune dilapider votre argent. Mais de grâce, arrêtez de reprocher à l’établissement de ne pas avoir vérifié les antécédents et les méthodes de l’escroc : bien sûr, qu’ils l’ont fait ! Pourquoi croyez-vous qu’ils l’ont engagé ?

Parce que quoi que vous disiez – et je suis désolé pour vos économies – lorsqu’un type vous promet entre 10% et 20% de rendement tout en garantissant vos investissements, vous devez réaliser que vous êtes soit devant le plus grand cador de l’histoire de la finance, soit devant un type qui vous prend pour un con.

Sports

S’il faut reconnaître un talent à l’ATP, dont le tirage au sort d’un tournoi de tennis junior invitait les participants à retirer un vêtement à des jeunes femmes pour connaître leurs places, c’est le sens du timing. Parce que quitte à se faire allumer pour sexisme, autant choisir le bon moment.

À savoir en pleine vague de dénonciation ET du vivant de Judy Murray.

Pour l’endroit par contre, le calcul était moins bon : la cérémonie s’est déroulée à Milan, et quand bien même la gêne affichée par certains joueurs n’avait pas de prix, on n’a pas eu bien longtemps à attendre pour y voir d’autres athlètes italiens largement plus embarrassés qu’eux.

Il y a un truc que les enfants ont et que les politiciens n’ont pas, c’est que quand on leur donne un iPad, ils arrêtent de hurler. Quand j’entendais des bribes de discours politiques étant gosse, je n’aurais jamais pu imaginer qu’un jour, je demanderai à nos dirigeants de redevenir sérieux. Et pourtant ! Attaques sur le physique, pleurnicheries, méchanceté gratuite, victimisation, bullying… Je pense que ce qui manque le plus au débat politique moderne, ce sont des ateliers de bricolage pour occuper tous ces marmots geignards et une maîtresse acariâtre pour encadrer les plus turbulents.

International

La tragédie de Las Vegas n’est pas forcément très différente des autres fusillades qui ont touché les États-Unis, mais on soulignera quand même une douloureuse ironie, à savoir qu’au vu des lieux du drame, on peut logiquement penser que la majorité des victimes ont prononcé la phrase « je me sens en veine aujourd’hui » à un moment de la journée.

On relèvera quand même une réaction positive au drame, puisque les huiles de la NRA ont déclaré qu’elles se montreraient ouvertes à discuter de la réglementation sur les fusils d’assaut.

Peut-être réalise-t-on que le droit des citoyens à se défendre n’implique pas forcément que l’agresseur soit une phalange complète de guerriers en armure.

Mais avant de s’emballer, on attendra quand même de voir si leur projet de retirer toute réglementation concernant les silencieux est toujours d’actualité. Parce que si oui, c’est un assez bon indice comme quoi leurs déclarations sont du vent.

Ou qu’ils les ont juste émises pour faire du bruit.

Autre sujet, maintenant que les réactions de Mariano Rajoy au sujet de l’indépendance catalane ont placé l’Espagne au pied du mur, le président du gouvernement doit réaliser que s’il veut vraiment aller jusqu’au bout de sa démarche et attiser le conflit autant qu’il est possible, il peut encore reconnaître l’indépendance du Kosovo.

Ce n’est pourtant pas si souvent qu’un leader n’a qu’à lire les panneaux des manifestants pour savoir quoi faire, puisque les Espagnols demandent par centaines de milliers qu’on parle du problème. Et lorsqu’un peuple doit se comporter avec son président comme un pédopsychiatre avec un enfant traumatisé, on peut comprendre que certains veulent fonder une nouvelle nation.

National

Si Thomas Matter, le conseiller national UDC qui se fait taper dessus pour avoir comparé une jeune socialiste replète à un bonhomme Michelin, a appris une seule chose des campagnes d’affichage de son parti, il ne va par tarder à prétendre que grâce à sa remarque, le pays débat maintenant du problème du surpoids chez les jeunes.

« Ce n’est pas une insulte », martèle-t-il pour sa défense, « l’image m’est venue naturellement quand j’ai vu Mme Funiciello sans haut ». Alors deux choses, Thomas : premièrement, une insulte reste une insulte même si elle nous vient naturellement. Et deuxièmement, une insulte est d’autant plus insultante si elle nous vient naturellement.

On sait que le bonhomme est très porté sur l’humour polémique, mais cela soulève une inquiétude : qui peut dire quels dégâts pourrait faire un humoriste comme Thomas Matter, s’il était drôle ?

Il ne faut pas s’étonner si les jeunes s’intéressent peu à la politique : ce qui se passe sous la coupole, ils le vivent tous les jours à la récré.

Du côté de Lausanne maintenant, il faut reconnaître un mérite aux types qui ont dernièrement vandalisé des tombes musulmanes, parce qu’en écrivant « Coran = raciste » sur une stèle qu’ils étaient en train de profaner, ils sont parvenus à prouver que deux actes haineux combinés pouvaient se décrédibiliser mutuellement.

Et ce n’est quand même pas souvent qu’on ferme un journal en se disant « ces pilleurs de tombes ignorants, xénophobes et analphabètes sont encore plus bêtes que je le pensais. »

Communication

Au vu de son récent exploit, la société Dove doit promettre qu’elle emploiera désormais sa machine à remonter le temps pour des buts plus louables que celui de se rendre dans les années 50 pour y embaucher du personnel pour son département marketing.

Lave littéralement plus blanc.

Je sais qu’une bonne partie du clip s’est perdue en route avant d’atterrir sur nos réseaux sociaux et qu’initialement, le résultat était moins maladroit ; après tout, c’est juste une pub : ce n’est pas supposé être méchant, juste bête. Malgré tout, on se demande comment personne chez Dove n’a senti le vent venir. La controverse potentielle était tellement évidente que même leurs meubles auraient dû la remarquer.

Je travaille dans l’électricité, alors le jour où la moitié de l’Europe en est privée par ma faute pendant tout un hiver, vous pourrez considérer que j’ai commis un couac à peu près comparable.

On dira « il a fait une Dove ».

Mathématiques

Petit problème pour les amoureux des maths : lorsque la police grecque déclare que « 15 à 20 manifestants ont pénétré dans l’enceinte de l’ambassade d’Espagne », puis ajoute avoir procédé à « 19 arrestations », à combien au maximum monte le nombre de personnes qui ont dû prononcer la phrase « mais puisque je vous dis que je travaille ici » à l’attention des policiers ?

Culture

Il faut que quelqu’un fasse redescendre sur Terre l’ambassadeur israélien aux Nations Unies, qui a déclaré que la sortie des États-Unis de l’Unesco précipiterait l’avènement d’une nouvelle ère, durant laquelle il y aurait un prix à payer pour pratiquer la discrimination à l’encontre de l’état hébreux : l’Unesco est l’organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture, bien sûr que les USA allaient se retirer !

Allons, Israël, arrêtez de ramener tout à vous, on vous rappelle que vous détestez quand nous on fait ça.

Société

On espère que le type qui a acquis une note manuscrite d’Einstein sur le bonheur pour 1.56 millions de dollars y a lu « l’argent ne fait pas le bonheur », sinon on ne sait vraiment pas sur quoi il s’appuiera lorsqu’il réalisera ce qu’il vient de faire.

Einstein était surtout connu pour ses citations sur la vie, qu’il rédigeait avec son grand ami, le Dalaï Lama.

Hélas, la citation est la suivante : « une vie tranquille et modeste apporte plus de joie que la recherche du succès, qui implique une agitation permanente. » Typiquement le genre de pensée qui a dû inspirer Einstein toute sa vie.

Quoi qu’il en soit, s’il existe de nombreuses raisons d’admirer le célèbre physicien, la philosophie ne devrait pas en faire partie. Mais après tout, il en faut pour tous les goûts ; on peut penser que l’heureux acquéreur ne va pas tarder à casquer pour s’offrir un exercice de calcul simple solutionné par Victor Hugo.