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Space facts !

Publié: 26 avril 2017 dans Physique

Je l’avoue très humblement, je suis un amoureux des étoiles. C’est pourquoi, une fois la nuit tombée, vous me verrez souvent, pèlerin céleste en quête de contact avec l’infini, assis devant mon ordinateur à regarder des reportages sur Youtube.

Qui a besoin de promenades nocturnes alors qu’on a Neil deGrasse Tyson à portée de clic ?

Ce que le sujet a de rassurant, c’est qu’on a beau ne rien comprendre, on sait que c’est normal. Après tout, l’astrophysique est une science qui consiste essentiellement à réaliser des découvertes qui anéantissent ce qu’on a laborieusement déduit des précédentes. Une façon comme une autre pour l’Univers de nous rappeler que nous ne sommes pas grand chose.

L’Univers a son propre langage, parfois assez cash.

Car oui, dans le mot astrophysique, la partie « physique » fait autant référence aux lois de l’Univers qu’à la bonne constitution qu’entretiennent les chercheurs en portant régulièrement leurs données et leurs théories jusqu’à la broyeuse à papier à chaque fois qu’un de ces événements incompréhensibles, appelés « spacefucks » par la communauté scientifique – pour peu qu’elle accepte ma suggestion – se déroule quelque part dans l’espace.

SN 1987A, l’étoile disparue

à quelques 163’000 années-lumière de notre Voie Lactée se trouve une galaxie naine connue sous le nom de « Large Magellanic Cloud ».

Appelée ainsi à cause des gigantesques lettres qui flottent mystérieusement dans l’espace proche.

Comme la recherche ne fait pas dans les bonnes manières, elle braque régulièrement ses télescopes sur notre petite voisine afin d’en percer les secrets. Ce qui lui valut, en 1987, d’y découvrir une étoile en train d’entrer en supernova, qu’ils baptisèrent « SN 1987A » parce que ces gens sont des poètes. Pour rappel, une supernova, c’est ce qui arrive lorsqu’une étoile en fin de vie ne trouve plus assez de trucs à fusionner, alors que les étoiles adorent fusionner des trucs, s’énerve et envoie littéralement tout péter. Ensuite de quoi, selon sa taille, sa composition et la vitesse du vent, elle devient généralement une naine blanche, un trou noir ou une étoile à neutrons.

Et c’est justement en étoile à neutrons que SN 1987A est supposée se transformer. Pour la recherche, habituée à devoir observer les supernovas aux confins de l’Univers pour peu qu’elle les détecte à temps, en repérer une sur le point de se produire dans une galaxie voisine est un peu comme assister à un striptease en live après des années de calendriers Pirelli et le jour J, tout le monde est prêt, stylo et calepin à la main, arborant des t-shirts « SN 1987A rocks ! ».

Ainsi, sous les yeux émerveillés des scientifiques, l’étoile à l’agonie entame sont chant du cygne. L’espace d’une fraction de seconde, la lumière qu’elle émet éclipse le reste de la galaxie tandis qu’elle éjecte au loin la matière qui compose sa structure externe à des milliers de kilomètres par secondes. Puis, rien.

Mais vraiment rien du tout : pas d’étoile à neutrons, pas de trou noir, pas de naine blanche, même pas un petit mot d’explication. Que pouic. Si les chercheurs avaient ignoré la supernova et observé la galaxie du jour au lendemain, ils auraient tout simplement remarqué qu’une étoile n’était plus là, comme si elle avait été absorbée par un Super Mario stellaire.

Théorie renforcée par l’absence de Goombas dans les environs.

Or, une étoile, ce n’est normalement pas quelque chose qui se perd comme une chaussette après une lessive, on leur connaît même une tendance plutôt tenace à rester là où elles sont ; évidemment, une supernova redistribue certaines cartes, mais quoi qu’il en résulte, il n’y a pas de raison qu’on ne le retrouve pas à l’endroit où se tenait l’astre.

Alors certes, les chercheurs ont bien quelques idées. Certains avancent que SN 1987A aurait pu se transformer en étoile à quarks, qui serait, pour faire court, comme une étoile à neutrons, mais plus dense et plus petite, ce qui la rendrait inobservable (et rendrait les étoiles à neutrons moins badass, nous ne voulons pas ça). D’autres pensent qu’étoile à neutrons il y a, mais qu’on ne peut pas encore la voir à cause d’un dense nuage moléculaire, rémanent de la supernova, entourant l’astre. Une troisième hypothèse envisage l’option d’un petit trou noir, qu’on n’apercevrait pas parce qu’il n’aurait pas de matière proche à absorber, condition nécessaire pour qu’il émette la lumière requise pour qu’on repère ce type d’objets.

Pour résumer : soit c’est une étoile qu’on ne voit pas parce qu’il y a trop de trucs autour, soit c’est un trou noir qu’on ne voit pas parce qu’il n’y a pas assez de trucs autour.

Dans tous les cas, le fait que la supernova la plus proche jamais observée avec des moyens modernes soit aussi celle dont on ait le moins appris n’en demeure pas moins une solide tape sur le museau de la recherche.

On a vu un trou blanc (et ça n’existe certainement pas)

On s’est demandé un temps si les trous noirs n’étaient pas reliés à des trous blancs par ce qu’on appellerait des trous de vers, absorbant goulûment la matière dans un coin de l’Univers pour la recracher dans un autre, la plus grande raison allant dans ce sens étant, je cite, « pourquoi pas ? »

à l’image : le directeur du département de la recherche sur les trous blancs, présentant ses théories à la conférence annuelle des astrophysiciens.

Aujourd’hui toutefois, au grand désespoir des auteurs de SF, on doute sérieusement de cette idée, premièrement parce qu’elle n’a aucun sens et ensuite parce que l’existence même des trous blancs serait un bras d’honneur aux lois de la physique telles qu’on les connaît.

Après, je vous avoue que je n’ai pas parfaitement compris pourquoi on a inventé le concept du trou blanc si l’on est à ce point convaincu qu’il n’existe rien de tel, mais je crois que ça a quelque chose à voir avec la théorie de la relativité, qui indique qu’un truc qui va dans un sens peut aller dans un autre, comme par exemple une balançoire, et que si on on applique le principe de la balançoire dans l’espace, ça donne un trou blanc.

N’est-ce pas, Science ?

Le vrai problème avec les trous blancs, c’est que, comme vous l’avez instinctivement deviné, une singularité émettant constamment de la matière dans l’espace contreviendrait au deuxième principe de la thermodynamique, selon lequel l’entropie globale de l’Univers ne peut que demeurer identique ou augmenter, sinon ça ne va pas du tout. Or, un trou blanc serait grosso modo une machine à diminuer l’entropie. Ça serait comme avoir une broyeuse à bois inversée, dans laquelle vous mettriez des copeaux pour obtenir un arbre.

Ce qui serait chouette, mais ça ne peut pas marcher, à cause de l’Univers.

Donc pour faire court, ça n’existe certainement pas. Ce qui pose un autre problème : à partir du moment où ça n’existe pas, on n’a absolument aucune idée de ce qu’on a détecté le 14 juin 2006, lorsque le satellite Swift de la NASA capta aux confins de l’espace un gigantesque rayon gamma qui n’avait rien à faire là.

Baptisé GRB060614, l’événement dura 102 secondes et se déroula à 1.6 milliards d’années-lumière d’ici, dans la constellation de l’Indien, appelée ainsi pour des raisons qui vont vous sauter aux yeux :

On dirait qu’il va se mettre à parler !

Et à l’heure actuelle, on ne sait toujours pas ce qui a déclenché l’explosion initiale. Or, on parle quand même d’une quantité d’énergie équivalant à un milliard de milliards de fois celle émise par notre bon vieux Soleil, on peut donc supposer que ça n’est pas arrivé tout seul.

Évidemment, l’explication la plus logique impliquerait une supernova, mais aucun événement de la sorte n’a été décelé dans les environs et, si on rejette un œil à la constellation de l’Indien, on soupçonne que si une étoile venait à y manquer, les chercheurs le remarqueraient.

C’est ainsi que la constellation de l’Indien devint la constellation de l’Angle.

D’autres hypothèses accourent en renfort à grands coups d’étoiles à neutrons, comme toujours lorsque les chercheurs sèchent, impliquant qu’un tel objet aurait pu être absorbé par un trou noir, ou que deux d’entre elles pourraient s’être télescopées, autant d’événements certes aptes à libérer une énergie aberrante, mais dont les rayons gamma en résultant ne durent jamais aussi longtemps.

Et c’est là que le trou blanc se rappelle au bon souvenir des scientifiques ; pour le peu qu’on en sait, un trou blanc libérerait une énergie démente tout en tendant un doigt bien haut aux lois de l’Univers, lequel, en retour, ne tarderait pas à le rappeler à l’ordre. Donc si un trou blanc devait se produire, il ne durerait sans doute que quelques secondes avant de s’effondrer sur lui-même, probablement pour devenir un trou noir.

Bref, c’est troublant.

Donc bien que les chercheurs continuent à douter sérieusement de l’existence des trous blancs, ils admettent dans le même temps que GRBtruc ressemble trait pour trait à l’image qu’ils s’en font, et qu’ils ne peuvent, à l’heure actuelle, pas expliquer le phénomène autrement.

Le grand vide au milieu du vide

Si on adopte un point de vue un peu étriqué, il est vite arrivé de voir en l’espace une infinité de vide absolu constellé d’explosions gigantesques, comme s’il avait été réalisé par Michael Bay. Néanmoins, c’est un peu plus que ça.

Parce que pour peu qu’on prenne de la distance (pas mal de distance), l’Univers devient plus qu’un foutoir géant où des atomes et des machins deviennent des étoiles et des quasars et des planètes et peut-être des trous blancs sous l’effet de la gravité : il devient une structure complexe et organisée, d’apparence spongieuse, ou organique, ou quelque adjectif qui vous passe par la tête en voyant l’image ci-après :

Violet, pour moi.

Ceci est une représentation d’une partie de l’Univers telle que la verrait au microscope un chercheur très très grand. On y voit des amas de galaxies et des superamas de galaxies reliés entre eux par des filaments de galaxies, bref, beaucoup de galaxies. Le tracé qu’emprunte tout ce bazar ne doit bien sûr rien au hasard, mais suit à la lettre les lois de la gravité et de l’énergie noire, adoptant une forme et une structure prévisible tandis que l’Univers gagne en volume comme une barbe à papa.

Malgré tout, l’essentiel de sa composition demeure du vide (là aussi, comme une barbe à papa). À peu près 90% de vide, d’après des chiffres avancés un peu au bol par des chercheurs. Sachant cela, on pourrait penser que trouver un endroit vide dans l’espace reviendrait à déceler un lieu mouillé dans l’océan, pourtant la Science en a dégotté un et s’est exclamée « c’est incroyable ! »

Elle venait de découvrir, à 700 millions d’années-lumière de la Terre, le Boötes Void, ou Vide du Bouvier en français, à proximité de la constellation du même nom. D’ailleurs regardez : un bouvier !

Un bouvier étant une personne qui garde les bœufs, on pourrait penser que sa constellation et celle du Taureau seraient voisines, mais même pas. Les premiers astronomes manquaient d’humour.

Le Vide du Bouvier est une structure sphérique de 250 millions d’années-lumière de diamètre, soit 2’500 fois celui de la Voie Lactée. On parle de 0.27% de la taille de l’Univers observable, c’est incommensurable. En moyenne, on devrait y trouver environ 10’000 galaxies, or celle-ci en contient soixante. Les plus brillants esprits de la Science s’accordent à dire que c’est peu.

C’est même vertigineusement peu. Si la Voie Lactée se trouvait en son centre, on estime qu’on n’aurait pas pris conscience de l’existence d’autres galaxies avant les années 60. Les chercheurs ont trouvé une abysse au milieu du vide et se demandent avec raison quelle horreur lovecraftienne a pu y élire domicile pour que même les étoiles ne veulent pas rester.

L’explication actuellement privilégiée évoque de larges zones de vide qui auraient fusionné au fil des âges, la gravité tirant vers leurs extrémités la matière qu’elles contiennent. Une autre hypothèse, un peu moins prisée, parle d’une civilisation extraterrestre recyclant l’énergie des étoiles en construisant des gros (mais vraiment très gros) panneaux solaires autour d’elles.

« Tu te rends compte comme on est petit dans l’Univers ? Il suffirait d’un large groupe de quasars pour mettre fin à notre civilisation ! »

Enfin, certains évoquent une sorte de maladie du cosmos, s’étendant dans l’espace en rongeant les galaxies les unes après les autres. Personne n’y croit vraiment, ce qui n’empêche pas les chercheurs d’observer attentivement les étoiles entourant le Vide du Bouvier, des fois qu’elles commenceraient à s’étioler…

Saviez-vous que la théorie du Big Bang vient d’être validée ? Des chercheurs ont capté en mars 2014 une onde qui, grosso-modo, confirme notre point de vue sur la naissance de l’univers et son expansion, parce que si on s’était trompé dans nos estimations on ne l’aurait jamais captée, cette gentille onde.

Donc nous sommes maintenant plus certains que jamais du début de notre univers : à une époque où le temps n’existait pas, l’espace et la matière étaient entièrement tassés dans un point ridiculement petit, infiniment dense et dont la chaleur se chiffrait avec 90 zéros. Et puis, un beau jour, le patron a dit « bon, faites-moi de l’air ! » et a commencé à décompresser le fichier « Univers.rar »

Mais alors virilement : en l’espace de quelque chose comme un centième de millionième de milliardième de milliardième de seconde (à ce stade on s’en fout un peu du centième, non ?), l’univers se serait étendu à une vitesse supérieure à celle de la lumière, doublant en tous cas 90 fois sa taille dans cet infime laps de temps. À ce moment-là, au terme de cette spectaculaire croissance, il avait atteint la taille… d’une balle de golf.

Il faut un début à tout.

Il faut un début à tout.

Depuis il continue à s’étendre, probablement toujours plus vite si l’on a bien compris le principe de l’énergie noire.

De tout ceci on peut déduire un enseignement important : on a peut-être validé la théorie du Big Bang, mais elle demeure plus que jamais incompréhensible.

Le temps n’existait pas avant ? Et puis quoi encore ! Il n’y a pas de frontières à l’univers, mais il continue à s’étendre ? De plus en plus vite ? Ah… Alors qu’est-ce qu’il y a derrière l’univers, avant que l’espace y apparaisse ? Rien ? Du tout ? Pf. Je ne crois que ce que je vois.

À condition que je comprenne ce que je vois.

À condition que je comprenne ce que je vois.

Que le début de notre monde implique la théorie des cordes ou une otarie, on serait largué la même chose en l’apprenant. Ça nous dépasse trop pour qu’on puisse se faire à cette idée. Pendant longtemps j’ai pensé que c’était normal, que c’était juste « pas dans notre champ de perception ».

Et puis j’ai fini par piger : en fait, l’univers se fout de nous. Il se paie nos têtes et il a bien raison, il a compris qu’on était du genre à vouloir tout comprendre et il s’amuse à nous troller. L’univers est un pince-sans-rire.

Bien entendu, vous n’allez pas me croire, comme d’hab’. Tsss… Et bien j’ai des preuves !

Il y a des Pac-Man sur Mimas et Tethys

Vous vous rappelez de ces croyances antiques qui voyaient le soleil et la lune comme des amants divins qui se cherchent, ou des ennemis qui se pourchassent ? Et bien Saturne compte deux lunes plus ou moins dans ce genre, sauf qu’au lieu d’entités cosmiques ce sont des créatures pixélisées parcourant des niveaux en boucle sur une musique 8 bits tout en se nourrissant de points blancs et en évitant des fantômes.

Espèce aujourd’hui éteinte sur notre planète.

Espèce aujourd’hui éteinte sur notre planète.

Saturne est un peu l’adolescente goth du système solaire, elle fait tout ce qu’elle peut pour se démarquer des autres, à commencer par arborer des anneaux (qui auront disparu dans quelques milliers d’années d’ailleurs) (alors profitez tant qu’il y en a).

La planète compte également nombre de lunes, parmi lesquelles la célèbre Titan, dont on peut rêver que les océans abritent des formes de vie, si toutefois une forme de vie a vraiment envie de se développer dans du méthane liquide.

Mais bref : beaucoup plus singulier que du liquide sur Titan, il y a Pac-Man sur Téthys et Mimas ! Mais qu’est-ce qu’il fout là-bas ?

Ben il bouffe.

Ben il bouffe.

Il s’agit bien sûr d’un Pac-Man thermique (et hop, encore une association improbable de mots !) qui fut révélé lorsqu’on s’intéressa à la température de ces lunes ; si on prévoyait assez logiquement une zone de chaleur plus ou moins circulaire, on ne s’attendait certainement pas à voir une icône du jeu vidéo s’apprêter à gober un cratère.

Alors vous savez comment sont les scientifiques : il faut toujours qu’ils donnent une explication, même quand ils n’en ont pas. Donc lorsqu’ils ont découvert le premier sur Mimas, ils ont dit « ben ! C’est dû à la texture du sol, c’est logique ! »

Ensuite, ils repérèrent le second sur Téthys et se regardèrent les uns les autres d’un air embarrassé jusqu’à ce qu’on proposa une autre théorie, à ma connaissance toujours d’actualité : ces différences de températures sont dues à des mouvements très rapides d’électrons.

L’explication de la texture était peut-être erronée, mais au moins je la comprenais.

L’explication de la texture était peut-être erronée, mais au moins je la comprenais.

Alors vous saurez que la température corporelle de Pac-Man est de -183° Celsius, tandis que son environnement direct descend à -198°. C’est un peu comme pour nous quand il fait 22° sur Terre, c’est juste un temps idéal et Pac-Man aurait tort de ne pas en profiter.

Mars vous regarde

En 1976, le module « Viking » arrive en orbite de la planète Mars et envoie ses premières photos. Parmi elles, ceci :

Ça ne se voit pas, mais il fait un clin d’œil.

Ça ne se voit pas, mais il fait un clin d’œil.

Lorsque la NASA publia cette photo, les réactions furent variées mais on peut les diviser grossièrement en deux catégories : d’un côté ceux qui soutenaient qu’un jeu d’ombres était à l’origine d’une coïncidence et, de l’autre côté, ceux qui estimaient que cela prouvait une fois pour toutes que Mars avait autrefois abrité trois civilisations majeures, dont une souterraine, lesquelles auraient bâti des pyramides ainsi qu’une tête géante avant d’être anéanties il y a douze mille ans par une galère cosmique, qui d’ailleurs ventila aussi les Atlantes sur Terre (parce que).

Les Martiens débarquèrent alors sur la planète bleue pour y poursuivre leur existence, ce qui explique l’origine des humains ici-bas ; question technologie et connaissances par contre, je vous laisse imaginer comment on est passé du voyage spatial à l’élevage et à l’agriculture, j’ai voulu poser la question mais le type à l’origine de l’idée était parti écrire le scénario de Prometheus.

 « Une fois la flotte à terre, on va faire deux groupes : un qui démonte les appareils, et un autre qui construit des pots en terre cuite. »

« Une fois la flotte à terre, on va faire deux groupes : un qui démonte les appareils, et un autre qui construit des pots en terre cuite. »

Faut-il préciser que le débat atteignit par endroits des proportions inquiétantes ? La NASA soutint qu’elle avait publié cette photo parce qu’elle considérait tout simplement que la coïncidence était amusante (si c’est vrai et que l’agence n’avait pas anticipé la réaction du public, alors ce sont des ploucs), et certainement pas pour proposer une explication rationnelle à la disparition des Atlantes ; mais en face, on suspectait que l’agence avait réalisé son vœu le plus cher, à savoir découvrir une vie extraterrestre, et cherchait maintenant à cacher l’information au public pour ne pas voir son budget exploser comme ça serait sans aucun doute le cas si on prenait conscience que Mars abrite plusieurs civilisations récemment éteintes dont les traces sont visibles depuis l’espace.

Comme par exemple cette indiscutable pyramide.

Comme par exemple cette indiscutable pyramide.

Devant l’ampleur de certaines réactions, la NASA commença par émettre des déclarations pour expliquer qu’il n’existe aucune raison valable de croire qu’une civilisation antique a construit des pyramides sur Mars sous le commandement de l’Homme Noir comme certains l’avaient déduit de la photo, et qu’il ne fallait pas confondre  « étude des corps célestes » et « Lovecraft ». Puis elle ajouta que non, la lune n’est pas un vaisseau spatial camouflé par les martiens ayant rejoint la Terre.

En vain.

Elle quadrilla alors la zone de photos jusqu’à être en mesure d’établir une maquette en trois dimensions du Mont Polémique, mais à ce stade on se doute bien que quoi qu’ils fassent, on les accusera toujours de cacher la vérité ; lorsque vous voulez absolument mêler les Atlantes à un mythe martien, c’est que vous n’êtes pas du genre à vous laisser emmerder par la science : si Mars avait jamais été en mesure d’abriter de la vie (ce dont on doute à l’heure actuelle), c’eût été il y a plus de trois milliards d’années, tandis qu’Atlantide aurait sombré il y a en gros douze à quinze mille ans. Ça fait une certaine marge entre deux cataclysmes qu’on tient absolument à faire coïncider.

Une planète de diamant, ka-ching !

À quatre mille années-lumière d’ici, dans la constellation du serpent, se trouve une planète au nom sexy de PSR_J1719-1438_b présentant la particularité d’être apparemment entièrement constituée de diamant. Un diamant de plusieurs milliards de milliards de tonnes, vu que l’objet mesure cinq fois la taille de la Terre.

Jamais diamant ne porta un nom moins pratique.

Jamais diamant ne porta un nom moins pratique.

Alors que nous ne sommes pas capables d’imaginer une planète solide qui sorte un tant soit peu des grands classiques SF désert/jungle/océan/glace/caillasse, l’univers nous montre que non seulement il a plus d’imagination que nous, mais qu’en plus il dispose du matériau le plus précieux de la planète en telle abondance qu’il peut se permettre d’en perdre des milliards de tonnes au milieu de rien du tout.

Bref. Donc il y a un incommensurable bloc de diamant au milieu de l’espace ; comment ça se fait ? Force est d’admettre que ça requiert une succession d’événements plutôt rares.

À la base, il y avait deux étoiles orbitant l’une autour de l’autre ; une supernova plus tard, l’une des étoiles devient un pulsar. Un pulsar, c’est une étoile à neutrons qui tourne infiniment vite sur elle-même mais qu’on n’a pas voulu appeler « magnétar » parce que ça serait trop facile d’avoir un nom bien défini pour chaque objet. Bien après, la seconde étoile devient une géante rouge, puis une naine blanche parce qu’elle ne sait pas ce qu’elle se veut. Or, cette dernière est dans la zone d’accrétion du pulsar, qui exerce donc sur elle une gravité énorme.

Dès lors, la « structure externe » de la naine blanche est peu à peu absorbée par le pulsar. Les matériaux légers de l’étoile disparaissent, ne laissant que le cœur de carbone, lui-même trop lourd et trop éloigné pour être happé par l’astre glouton ; or, lorsque vous avez papa carbone et maman carbone qui s’aiment très très fort, le miracle de la gravité, de la pression et de la chaleur donne un bébé diamant.

Meugnon.

Meugnon.

Aujourd’hui, l’étoile a perdu 99% de sa masse et son cœur n’est plus actif, ce n’est plus qu’une grosse boule très chère. Dès lors, l’astre est désormais considéré comme une planète. L’ironie, c’est qu’elle est plus grande que son soleil, puisque vous connaissez l’habitude qu’ont les étoiles à neutrons d’être à la fois ridiculement petites et absurdement denses.

De l’eau. Beaucoup.

On avait parlé il y a quelques temps d’une quantité astronomique d’alcool au fin fond du cosmos, sachez que si vous voulez de l’eau dans votre pastis, il n’y a qu’un détour à faire.

Un détour important quand même, estimé à une dizaine de milliards d’années-lumière. Ça fait un bout de chemin pour quelque chose dont on dispose en abondance sur notre planète, mais si on pouvait l’exploiter je ne vous raconte pas les soirées filets de perches : le nuage de vapeur, cent mille fois plus large que le soleil, totalise cent-quarante milliards de milliards de fois plus de flotte que la Terre.

Un merlu dans cet endroit mesurerait deux fois la Californie.

Un merlu dans cet endroit mesurerait deux fois la Californie.

Par contre il faudra faire preuve d’inventivité pour exploiter tout ça puisque le nuage encercle un quasar. Vous vous souvenez du quasar ? C’est un trou noir supermassif constamment en train de s’empiffrer d’étoiles avoisinantes et générant ce faisant une quantité cosmique d’énergie, de chaleur et de lumière. Dans le cas qui nous intéresse, au lieu de dégager de l’énergie comme ses copains, notre quasar émettrait de la vapeur d’eau. Peut-être ; en fait ils sont toujours en train de se creuser la tête.

Quoi qu’il en soit, désormais, nous serions bien inspirés de prévoir des essuie-glaces à nos futurs croiseurs interstellaires. Tant mieux, c’était le petit détail kickass qui manquait à nos représentations des vaisseaux spatiaux.

Le Grand Attracteur

Résumons : Big Bang. Tout est éjecté très loin et très fort. 13.8 milliards d’années plus tard, la matière continue son bonhomme de chemin.

Sauf que notre galaxie suit une route bien à elle : des chercheurs ont en effet établi que la Voie Lactée a dérivé de sa course initiale et se dirige vers un objet non identifié à une vitesse de 600 kilomètres par seconde.

Je ne vous raconte pas la petite note.

Je ne vous raconte pas la petite note.

Pardon : ais-je dit la Voie Lactée ? J’ai tort de ramener cela uniquement à nous puisque plusieurs dizaines de milliers de galaxies suivent la même course.

Cela fait presque un demi-siècle que l’on sait que la galaxie est attirée par quelque chose de musclé au-delà de la constellation du Centaure, mais nous n’avons découvert que dernièrement à quel point sa masse semble démente, estimée à quelques 50 milliards de milliards de fois celle du Soleil.

Ok, je plaisante : en fait, sa masse est estimée à 50 millions de milliards de fois celle du Soleil. Ouf.

Il n’empêche que nous demeurons dans le flou : l’objet se situe précisément derrière le plan galactique de notre bonne vieille Voie Lactée, rendant son observation compliquée par la présence de milliers de millions de milliards d’étoiles et de planètes et de trucs.

Si ça c'est pas juste pour nous contrarier...

Si ça c’est pas juste pour nous contrarier…

Il est évident qu’on ne parle pas d’un seul objet, mais bien d’une accumulation délirante de masse dans un espace réduit (à condition qu’on emploie le mot « réduit » à l’échelle cosmique) ; le Grand Attracteur attire à lui des milliers d’amas de groupes de galaxies, avec leurs trous noirs, leurs magnétars et leurs pulsars. Ce truc-là joue aux billes avec des étoiles à neutrons.

N’étant pas des nuls quand même, on a bien une ou deux idées de ce qui constitue ce gros machin : on trouve dans sa direction le superamas de Shapley, composé de 44 amas de galaxies, soit une concentration de matière incalculable. De fait, il est immensément plus dense que la moyenne des superamas.

On fait vraiment des moyennes de tout aujourd'hui.

On fait vraiment des moyennes de tout aujourd’hui.

Je ne vous donne pas plus de chiffres que ça parce qu’ils impliquent toujours des exposants, pour bien nous montrer que ça ne sert à rien d’essayer de comprendre. Ce dont on est sûr, c’est que le superamas de Shapley compose une bonne partie du Grand Attracteur.

Ne reste plus qu’à trouver les autres 50% de matière le composant.

L’une des théories scientifiques les plus crédibles concernant la naissance de l’univers nous apprend qu’après avoir créé Ciel, Terre et Mer, les dieux se réunirent pour une petite sauterie ; malheureusement, la bonne humeur aidant, les choses gagnèrent rapidement en proportion jusqu’à déraper méchamment, et ils firent à terme péter une telle nouba que tout le monde dans le panthéon finit sur le toit.

  

À leur réveil au milieu des bouteilles vides, entre les bribes de souvenir douteux, les statuts Facebook incompréhensibles et les petits nains qui leur tapaient dans le crâne, les dieux découvrirent avec horreur qu’ils s’étaient livrés à des concours débridés sur le thème de la création. Leur seule solution consista à inventer l’espace infini, tout au fond duquel ils cherchèrent à cacher les conséquences de leur débauche.

  

En vain, car à l’instar d’une obscure photo Tillate qui finit par révéler vos excès au grand public, les preuves accablantes ne tardèrent pas à être pointées du doigt et je vais me charger de remplir le rôle du média moralisateur, dénonciateur et pas très bien renseigné.

  

Voici donc un échantillon des objets et phénomènes les plus absurdes que vous trouverez dans le cosmos.

  

Les usines bling bling

  

L’or est reconnu comme étant le matériau précieux que tout le monde voudrait posséder à foison, alors qu’objectivement, on ne peut pas vraiment en faire grand-chose d’utile, mis à part peut-être des dents, des pistolets, des statues de tyrans ou des anneaux maléfiques.

  

Ou à la rigueur ça, encore que je ne suis pas sûr de savoir ce que c'est.

Ou à la rigueur ça, encore que je ne suis pas sûr de savoir ce que c’est.

C’est peut-être parce que tout au fond de nous, on sait d’où il provient : du choc entre deux étoiles à neutrons. C’est en tous cas la théorie en vogue.

  

Vous vous souvenez peut-être d’un billet sur le sujet au cours duquel nous avions vaguement évoqué ce qu’est une étoile à neutrons : une masse stellaire bien tassée, comprimée dans un espace de seulement quelques kilomètres de diamètre, lourde comme une blague sur les blondes, résultant de l’implosion du cœur d’une étoile lorsque cette dernière essaie de diviser les lois de la physique par zéro mais n’a pas assez de masse pour obtenir un bon vieux trou noir.

  

C'est ça.

C’est ça. (Il paraît.)

Or, les étoiles vivent souvent en couple, comme nous, mais en plus gros. Dès lors, deux supernovas plus tard, vous risquez de finir avec deux étoiles à neutrons qui gravitent l’une autour de l’autre, se rapprochant d’abord lentement, puis gagnant en vitesse, jusqu’à l’infime fraction de seconde durant laquelle a lieu la collision finale.

  

Et c’est une infime fraction de seconde très, très musclée. Les étoiles vont se tourner autour plusieurs dizaines de fois jusqu’à ce que l’énergie dégagée ne brise la croûte de la plus petite, dont la matière ira rejoindre l’autre ; l’explosion qui en résulte défie toute description, un sursaut gamma est émis, lequel génère plus d’énergie que le Soleil n’en émettra tout au long de sa carrière, un trou noir se forme au centre et une énorme quantité de matière – plusieurs fois la masse de Jupiter – est propulsée au loin à une température de plusieurs milliards de degrés. C’est durant le long processus de refroidissement qu’y apparaîtra l’or. Dont quelques échantillons auront frappé la Terre pendant sa prime jeunesse.

  

La planète d’origine des gothiques

  

Derrière le joli nom de Gliese 581 c se cache une planète qui serait en théorie habitable. Permettez-moi d’insister sur le mot « théorie ».

  

Toujours selon la théorie, la météo a l’air délicieuse.

Située à proximité d’une naine rouge, Gliese 581 c connaîtrait des conditions de vie très vaguement comparables à celles de la Terre, avec des températures oscillant entre 0 et 40 degrés, soit un printemps en Suisse. Au vu de son étoile, le ciel serait de couleur rouge et la végétation, obligée de taper dans l’infrarouge pour sa photosynthèse, arborerait une jolie couleur noire.

  

Le problème, si tant est que jusqu’ici ça vous convenait, c’est que la planète est trop proche de son étoile pour tourner sur elle-même, ce qui signifie qu’elle lui présente toujours la même face, un peu comme la lune pour nous ; en conséquence, la surface exposée est probablement beaucoup trop chaude et l’autre trop froide. Il vous reste la zone médiane, située dans un éternel lever/coucher de soleil, ou vous auriez un pied au frais et l’autre au chaud et où les températures devraient être acceptables. Par contre, entre le froid glacial et la chaleur extrême situés à une faible distance, les échanges d’air seraient tels que ces zones seraient constamment soumises à des tempêtes et des précipitations apocalyptiques, ce qui vous donnerait l’impression d’avoir colonisé la Bretagne.

  

De toutes les planètes que l’on connaisse, Gliese 581 c est celle où la probabilité que la vie s’y soit développée est la plus élevée, c’est pourquoi un message y a été envoyé en 2008 pour contacter les éventuels habitants du patelin. Ils devraient le recevoir courant 2029, et nous envahir peu après.

  

Je dis ça, mais la blague a déjà été faite par Hollywood, puisque le film « Battleship » joue sur ce scénario précis : les habitants de Gliese reçoivent notre message et viennent nous péter la gueule.

« Ça vous apprendra à appeler aux heures des repas ! »

« Ça vous apprendra à appeler aux heures des repas ! »

Une étoile plus ancienne que l’univers

  

Quelque part dans la constellation de la balance se trouve une étoile judicieusement nommée HD 140283, traçant à plus d’un million de kilomètres à l’heure autours du centre de la galaxie. Au vu de son parcours et de sa composition, on se rend compte qu’elle est au moins aussi vieille que la Voie Lactée.

C’est celle de gauche.

C’est celle de gauche.

Comme un jour quelqu’un a décidé qu’il était important de connaître son âge précis, la volonté et les instruments des Terriens furent braqués sur l’astre à la bourre et, au moyen de deux techniques différentes jouant sur la composition chimique de l’étoile ou sur la luminosité qu’elle dégage, on arriva à une estimation assez précise : HD 140283 aurait environ 16 milliards d’années au compteur.

  

Soit deux milliards et demi de plus que l’univers.

  

La réaction du milieu scientifique ne se fit pas attendre : on commença par dire « ? » puis l’on renomma l’astre « l’étoile Mathusalem ». On comprit aussi rapidement que l’incroyable vitesse du machin rendait très compliquée l’estimation de son ancienneté et que, peut-être, éventuellement, il y avait une erreur quelque part.

  

On effaça donc le tableau noir et on reprit à zéro, cette fois-ci avec l’aimable participation du télescope de Hubble, et l’on parvint à une réponse, comment dire, un peu moins fausse : 14.5 milliards d’années. Seulement sept-cents millions de plus que l’univers. Avec une marge d’erreur de huit-cents millions d’années. C’est bon les gars, faut forcer un peu mais ça rentre !

  

Dans tous les cas, HD machin est sans conteste l’étoile la plus ancienne que l’on ait décelée dans l’univers, ce qui lui donne un statut à part et lui vaut un certain respect de la part du reste du corps stellaire de la galaxie. En outre, il semblerait qu’elle soit « pauvre en métaux », ce qui veut dire qu’elle ne contient presque que de l’hydrogène et de l’hélium, renvoyant sa naissance à une époque où le cosmos n’avait pas encore inventé les trucs cools comme l’oxygène, le néon ou le carbone. Elle est un peu comme ces anciens qui n’ont pas d’ordinateurs.

  

Le LQG – Large Quasar Group

  

En 2012, nos chercheurs découvrirent quelque chose d’inattendu, l’analysèrent, l’observèrent, réfléchirent et dirent « yep, c’est impossible ! »

  

Ils venaient de découvrir le « Large Quasar Group », en français le « Large Groupe de Quasars ». Je vous en prie.

  

Un quasar, c’est le nom qu’on donne à ces galaxies généralement jeunes dont le centre est constitué comme presque toujours d’un trou noir supermassif, lequel décide de se la jouer Grossebouffe en se mettant régulièrement des étoiles bien fraîches derrière la cravate, les enchaînant comme un vulgaire mètre de tequila shots au club du coin.

  

Et comme un trou noir, par définition, c’est déjà bien blindé question matière, lorsque les étoiles se succèdent cela crée tant de frottement qu’une luminosité démente est dégagée, et ce continuellement puisqu’il bouffe sans arrêt. Ils sont à ce jour les éléments les plus brillants découverts dans l’univers, de loin. De fait, des quasars situés à des distances incalculables sont largement plus faciles à voir que des étoiles bien plus proches, même avec un équipement d’amateur.

Sinon y a toujours Google.

Sinon y a toujours Google.

Donc voilà, vous savez ce qu’est un quasar. Maintenant, si vous en prenez septante-trois et que vous les tassez dans une zone de quatre milliards d’années-lumière de diamètre, vous avez le Large Quasar Group.

  

C’est d’autant plus intrigant pour les scientifiques que jusque-là, il était plus ou moins admis que la taille maximale d’une structure spatiale était d’environ 1.2 milliard d’années-lumière (sinon c’est trop grand). Pour comparaison, la Voie Lactée en mesure cent-mille, et le groupe de galaxies auquel elle appartient, le groupe de la Vierge, en mesure cent millions (à peu près).

  

Eh bien à quelque neuf milliards d’années-lumière d’ici, vous avez une sorte d’incinérateur multiple à étoiles qui mesure quarante mille fois notre galaxie.

Red Planet Blues

Publié: 7 mars 2014 dans Physique
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À l’heure où mon accomplissement le plus notable consiste à publier des billets de blog sans dégommer toute ma mise en page à chaque fois que j’ajoute une photo, il y a une machine, développée par des gens comme vous et moi, qui roule sur la planète Mars, après s’y être rendue toute seule comme une grande. Il s’agit ni plus ni moins d’un laboratoire mobile ultra-moderne et automatique, alimenté à l’énergie nucléaire, qui procédera à de multiples analyses pendant encore plus d’une année.

Ceci bien sûr dans le but, à terme, d’envisager une colonisation de la planète rouge. Vous avez  entendu parler de ces dizaines de milliers de personnes qui se seraient portées volontaires pour partir y finir leurs jours. Mars, après tout, est un peu la Terre telle qu’elle sera dans quelques milliards d’années. Ou pas tout à fait, mais les similitudes sont suffisamment nombreuses pour éveiller notre curiosité. On y a trouvé des traces d’eau, de la glace s’étend sur les pôles et l’idée que la vie y ait un temps prospéré est, scientifiquement parlant, parfaitement plausible. Ah, et aussi c’est la seule planète que l’on puisse envisager de coloniser pour l’heure ; ça compte, aussi.

Donc nous avons toutes les raisons de vouloir y planter un drapeau ; le problème par contre, c’est que les difficultés que l’on va rencontrer ne vont pas se résoudre toutes seules, à l’heure actuelle elles sont même pratiquement insurmontables. Dans tous les cas, certains des plus brillants génies de notre temps vouent toute leur intelligence à rendre possible ce fantastique rêve et je vais vous expliquer, moi et mes connaissances sur-le-tas, pourquoi ils n’y arriveront pas.

Le financement

Facile : lorsqu’on vous demande le principal problème de n’importe-quoi, vous répondez l’argent. Soit il n’y en a pas assez et il en faut plus, soit il y en a bien assez et il en faut plus. Donc évidemment, coloniser une planète se situant à quelques centaines de millions de kilomètres de la Terre nécessitera une sacrée fichue blinde et la société Mars One, à la tête du projet, va devoir sérieusement se creuser le bonnet.

Plus sérieusement, je ne peux que respecter le courage des personnes prêtes à tout plaquer pour fouler le sol d'un autre monde.

Mais pas autant que vous, une fois sur place, lorsque vous vous poserez une simple question : pourquoi ?

Parce que le minimum dont elle a besoin pour vous envoyer promener sur Mars est de six milliards de dollars, et on a tous compris que, les couacs aidant, il en faudra certainement beaucoup plus. Or, Mars One a fait assez logiquement appel aux dons privés pour rentrer dans ses frais. Et actuellement, après un peu plus d’une année de récolte de fonds, le montant des aides reçues a tout juste franchi le cap des deux-cents mille dollars, soit quelque trente mille fois moins que le minimum requis.

Dernièrement, Mars One a émis quelques prévisions optimistes comme quoi les sponsors télévisés leur permettraient d’atteindre la somme recherchée, mais ce raisonnement se base sur l’immense intérêt du public pour l’aventure spatiale des colons, qu’ils pourraient suivre dans leur quotidien, à la manière d’une sorte de reality-show qui captiverait, selon les estimations, plus de quatre milliards de personnes. Mais comme vous vous en doutez, cette idée ne va pas sans plusieurs désavantages.

Mars est une planète morte, et les morts ont droit à notre respect.

Le premier étant que Mars ne mérite pas ça.

D’une part, les téléspectateurs ne se passionneront pas bien longtemps pour une poignée de scientifiques passant leurs journées à étudier et analyser de manière professionnelle des données à coups de microscope et qui se tomberont dans les bras en sanglotant « mon Dieu, as-tu vu le degré de porosité de cette pierre ? ». Pour garder l’intérêt du public, il faudrait qu’on envoie sur Mars des personnes à la croisée des chemins entre Nabila et Norbert, qu’on leur trouve des occupations et qu’on leur construise une piscine. Et autant je n’ai aucun problème avec l’idée d’envoyer ces gens-là sur une autre planète, autant je ne vois plus l’intérêt si c’est pour continuer à les écouter jacter. Enfin, entre les crises de larmes, les crêpages de chignon et le niveau général, il y en aura vite un ou deux pour s’oublier et sortir sans scaphandre, ou casser un carreau, et tout cela tournera bien vite au drame. Ou à la farce, selon le point de vue.

Ensuite, quatre milliards de téléspectateurs c’est la grande classe, mais c’est aussi certainement plus que le nombre de foyers équipés d’une TV dans le monde. Et je ne suis pas sûr que nous soyons tous captivés par une émission qui n’existe pas encore, mettant en scène des colons encore loin d’être partis, habitant une planète grâce à une technologie restant à découvrir.

Le trajet

L’espace, ce n’est pas comme la Terre, où un champ magnétique, une couche d’ozone et une atmosphère vous protègent de la haine du soleil. Dans l’espace, il n’y a rien pour vous maintenir en vie et oui, le soleil vous hait. Si vous saviez ce qu’il vous envoie dans la poire en cet instant même, vous le détesteriez comme tout un chacun.

En même temps, personne n’ira vous dire qu’il a l’air sympa.

En même temps, personne n’ira vous dire qu’il a l’air sympa.

Si vous vous retrouvez à poil dans l’espace, et je ne vous recommande pas l’expérience, vous allez tellement en chier (littéralement) que votre oxygène fusant hors de votre corps par tous vos orifices, entraînant votre mort, ne sera que l’un de vos nombreux problèmes. L’espace, c’est fou comme c’est pas sympa. On dit que c’est plein de vide, mais c’est faux : l’espace, c’est une incommensurable étendue de mort horrible.

Parce qu’il ne suffit pas de mettre des gens dans une boîte hermétique pour qu’ils puissent survivre longtemps dans l’espace ; certes, ça évite que vous vous dégonfliez comme une baudruche, que votre salive s’évapore, que les rayons solaires vous crament, que les particules de machin qui volent à des dizaines de kilomètres par seconde vous transpercent et que vos vaisseaux sanguins pètent de partout, c’est assurément un bon début, mais ça ne fait pas tout. 

Parce qu’il y a les radiations ! Disons-le, c’est le problème numéro un : tout au long du voyage, les astronautes vont encaisser d’énormes quantités de radiations émanant du Soleil et se baladant dans l’espace sans considération aucune pour les touristes. Chaque jour, les gus dans leur vaisseau encaisseront une dose de 30 REM par jour, là où sur Terre vous en assimilez une ou deux centaines en une année. Et l’on parle d’un trajet de six mois…

Pour résumer : sur Terre, REM donne des concerts et, dans l’espace, le cancer.

Pour résumer : sur Terre, REM donne des concerts et, dans l’espace, le cancer.

Il est bien sûr possible de protéger l’équipage à l’aide de couches additionnelles de blindage dans le fuselage de l’appareil, mais il en faudrait une quantité conséquente ; dès lors, le prix et l’énergie requise pour faire s’envoler tout ce bazar vers l’espace s’en trouverait conséquemment augmentés.

A lui-seul, le problème du blindage rend déjà le voyage pratiquement impossible ; mais au-delà de ça, il faut aussi compter les vivres, les ressources, les outils, le matériel de rechange, énormément d’eau et le piano à queue, autant de machins qui ne vont pas alléger l’appareil.

Finalement, la meilleure solution pour éviter de trop exposer l’équipage aux radiations consisterait à effectuer le trajet beaucoup plus vite. Mais on parle d’envoyer un objet habité d’un point bougeant très vite à un autre point bougeant très vite situé à une distance incalculable, influer de façon conséquente sur sa vitesse nécessitera probablement une technologie plus poussée que celle dont nous disposons actuellement.

Et puisqu’on parle du trajet, signalons aussi quelques problèmes plus bénins qui attendent l’équipage : fragilisation des os, atrophie musculaire, mal de l’espace, vertiges, problèmes oculaires, acclimatation à la vie en apesanteur, puis ré-acclimatation à la vie sur une planète, avec des conditions entièrement nouvelles à assimiler… Enfin, après « seulement » une année dans l’espace les astronautes peuvent ressentir des problèmes assez sérieux, tous dus à divers effets de la gravité sur le corps humain. Rien d’insurmontable, mais il est probable que passer sa vie hors de l’atmosphère terrestre posera à terme d’énormes problèmes. Pas nécessairement mortels, certes, mais suffisamment emmerdants pour, par exemple, compromettre définitivement la mission…

La Poussière

Au milieu de cet espace vide, mort, glacé, irradié et désert, c’est encore la poussière qui représentera l’un de nos pires obstacles. On dirait que c’est pour nous vanner. Selon certains médias, beaucoup de volontaires parmi les dizaines de milliers qui ont postulé pour la colonisation de la planète rouge pourraient changer d’avis lorsqu’ils prendront conscience des dangers de la poussière.

Rhôôôôô nooooon, laisse tomber y a d’la poussière !

C’est vrai qu’il y en a beaucoup. Mais vraiment : une chiée. Mars n’a jamais vu chiffon ni plumeau depuis très, très longtemps et  la poussière s’est accumulée au fil des éons. Or, la planète rouge étant sujette à des tempêtes récurrentes, ces énormes quantités de Mars en poudre sont régulièrement brassées au cours de cyclones plongeant la surface de la planète dans une obscurité insondable.

Voyez plutôt (image réelle).

Voyez plutôt (image réelle).

Et bien sûr, la poussière que l’on trouve là-bas est nuisible à l’homme ! Ce qui, du reste, explique peut-être pourquoi il n’y en a pas – plus ? – sur Mars : cette merde est une saloperie pour les poumons et la glande thyroïde, deux parties de votre corps qu’il serait souhaitable de conserver en bon état à plusieurs millions de kilomètres du plus proche hôpital.

Le corps humain ne serait en outre pas la seule victime potentielle de la poussière martienne : tout ce qui est vaguement mécanique risque méchamment de se voir grippé par le proverbial grain de sable, ce qui est déjà galère quand ça arrive sur Terre, alors imaginez un instant que ça coince le sas de dépressurisation, par exemple, voire la cafetière…

Le Soleil

Encore lui ? Encore lui.

Le Soleil est à la base de toute vie sur Terre, et de toute mort sur Mars. Ce type-là, il donne de la main droite et prend de la gauche. Ne vous fiez pas à son côté radieux. Un jour, dans très longtemps, il avalera notre planète comme un biscuit apéritif et nous on sera là, genre, t’sais, « oh mince ! ».

Un des problèmes avec Jean Rosset, c’est qu’il lui arrive souvent de piquer une crise qu’on appelle une « éruption solaire », au cours de laquelle il émet une quantité de radiation titanesque, infiniment plus élevées que la dose absolument mortelle à laquelle nous sommes soumis normalement. Un événement de ce genre peut potentiellement tuer l’équipage entier d’une navette en quelques minutes, et l’on parle bien entendu d’une mort horriblement douloureuse. Si on est moins pessimiste, on peut imaginer que des personnes s’en sortent avec quelques organes HS et une espérance de vie de lapin nain.

Et si l’on peut imaginer protéger l’équipage de radiations « normales » à l’aide de couches de plastique voire même avec de l’eau, une éruption solaire exigerait d’énormes couches de plomb derrière lesquelles nos vaillants astronautes se blottiraient en attendant que ça passe et en croisant les doigts ; et là encore, ça n’est pas tout léger à faire décoller.

Sérieusement, c’est déjà assez dur de planifier un trajet Terre – Mars avec un machin de ce genre sans lui rajouter littéralement du plomb dans l’aile.

Sérieusement, c’est déjà assez dur de planifier un trajet Terre – Mars avec un machin de ce genre sans lui rajouter littéralement du plomb dans l’aile.

Une fois sur Mars, la situation sera moins galère grâce à sa très légère atmosphère, mais il restera indispensable de prévoir des protections velues, notamment en enterrant les structures. Et honnêtement, s’il faut tout plaquer pour aller vivre sur Mars, la moindre des choses serait qu’on puisse au moins profiter du paysage. Donc pour moi, c’est hors de question.

En décembre 2012 est arrivé à terme un feuilleton qui nous avait tenu en haleine pendant de longues années : la fin d’un cycle du calendrier Maya. À cette occasion, nous avions appris que l’on ne devrait pas prendre trop au sérieux les prédictions de fin du monde relayées par certains médias. Surtout quand ces derniers utilisent une représentation Aztèque de l’ascension d’Itzcoatl pour représenter ledit calendrier Maya :

À l’image : pas un calendrier Maya.

(Et c’est vrai : faites le test avec Google Image. D’abord vous recherchez le calendrier Maya, puis la Pierre Solaire d’Itzcoatl.)

Depuis lors, on évite le sujet. Parce qu’il nous a déçu.

Et pourtant croyez-moi, ce ne sont pas les moyens qui manquent à l’univers de vaporiser l’humanité avant la pause-café ; en fait, en parcourant quelques articles sur le sujet, on se dit qu’il y en a tellement que si on termine notre lecture avant une catastrophe, ça sera déjà du bol. Et puis, en y regardant de plus près, on constate que les chances d’une guigne spatiale sont quasiment inexistantes.

Ce qui ne va pas nous empêcher d’en relayer quelques-unes des plus kickass, parce qu’il faut bien admettre que si l’univers décide de tirer la prise, les moyens dont il dispose ne manquent pas de panache.

Et puis c’est toujours bon à savoir après tout, si un jour vous arrivez à un moment de votre vie où vous ne savez plus trop de quoi vous inquiéter.

Un trou noir stellaire

Il y aurait énormément de choses à dire sur les trous noirs, et la première serait qu’on ne sait presque rien sur eux. Disons juste que lorsque l’univers fait n’importe-quoi et entasse trop de matière dans un seul endroit, cela finit par dégommer à la fois la matière et l’endroit à grands coups de gravité. C’est un peu la gueule de bois de l’espace.

En général, un trou noir résulte de l’effondrement d’une étoile sur elle-même, débouchant sur un objet de taille modeste, mais dont le poids et l’attraction sont si énormes qu’il attire, comprime et maintient tout ce qui transite dans la zone. Donc si vous passez dans le coin, vous allez vous y retrouver collé comme une moule, tout comprimé, tout moche, agglutiné à toute la matière cosmique que le monstre avait déjà croquée avant vous pendant quelques milliards d’années. Vous pourrez vous consoler en vous disant que vous êtes mort.

Ce qu’il faut savoir, c’est qu’il y en a une pléthore et qu’ils se baladent dans l’univers comme s’ils y étaient chez eux, invisibles (on ne les appelle pas des trous noirs pour rien), tels des ninjas de l’espace, absorbant indifféremment étoiles et planètes. Donc le fait est qu’on pourrait très bien en avoir un dans le périmètre, dont on ne prendra conscience que lorsqu’il commencera à grignoter le soleil.

Mort par « spaghettification » ? Désolé mais non, ça ne sonne pas bien. On mérite mieux.

Un trou noir

Théoriquement, ce dernier virerait au noir, ensuite de quoi nous serions victimes d’un phénomène que les scientifiques appellent la « spaghettification » (ils auraient pu trouver un meilleur nom, franchement)  : entièrement absorbés, nous fuserions vers la sale bête en voyant la matière qui forme notre planète (et nous avec) s’allonger infiniment pendant la fraction de seconde qui précéderait notre mort.

Une collision planétaire

Et ça, c’est déjà arrivé, tremblez !

Il y a quatre milliards et demi d’années et quelques semaines, alors que la Terre était tranquillement en train de refroidir, une planète d’une taille estimée à celle de Mars l’a percutée de plein fouet, la garce. Inutile de dire que ça n’a pas accéléré le processus de refroidissement. Résultat, des débris incandescents des deux planètes (mais surtout de la nôtre, toujours les mêmes qui trinquent) ont été envoyés dans toutes les directions et, l’attraction faisant son boulot, un gros amas s’est agglutiné pas très loin d’ici. Aujourd’hui on l’appelle la lune.

Et ça nous a rendu service : à l’époque, la Terre tournait si vite sur elle-même qu’une période de rotation n’excédait pas deux heures et demie et la force centrifuge exercée aurait pu la pousser à s’effondrer sur elle-même ; du coup, cette collision a ramené un peu de calme dans tout ce foutoir.

Toutefois, comme il ne faut pas perturber l’équilibre délicat de la nature, une seconde collision avec une planète foutrait en l’air tout ce que la première à arrangé et renverrait la Terre quelques milliards d’années dans le passé, et nous au banquet d’Odin. Tout d’abord, on aurait droit à un paysage de science-fiction magnifique tandis que l’objet se rapprocherait, ensuite de quoi des tremblements de terre démesurés surviendraient ; des gigantesques marées s’élèveraient, pour ne jamais retomber. Puis notre atmosphère en train de brûler mettrait un terme à nos protestations avant la collision finale.

Un Rayon Gamma

Donc parfois, il arrive qu’une étoile se fasse croquer par un trou noir. Concrètement, c’est un tout petit espace qui en dévore un gigantesque, rempli à raz-bord d’une énergie incommensurable, donc autant dire que ça ne rentre pas tout seul (enfin si, mais ça ne veut pas).

De fait, au terme du processus, une part conséquente de l’énergie accumulée pendant l’opération est soudainement libérée, s’échappant par les deux pôles de feu l’étoile sous la forme d’un gigantesque rayon de haine et de violence fusant dans l’espace à une vitesse proche de celle de la lumière.

L’opération ne dure normalement qu’un bref instant, au cours duquel le rayon émet une luminosité si intense que la dernière que l’on a pu observer, en 2008, à quelques 7.5 milliards d’années lumière de notre bonne vieille Terre, était visible à l’œil nu.

On est même capable de les observer dans d’autres galaxies lorsqu’elles sont vraiment hystériques, car elles peuvent alors émettre une lumière dépassant de loin la luminosité cumulée de toutes les étoiles composant leur galaxie. Or, si l’événement ne dure que de quelques secondes à quelques minutes, on a repéré dernièrement un rayon gamma en provenance des confins de l’univers qui aurait duré plus de sept heures, au cours desquelles la plus puissante énergie que l’on puisse imaginer après le Big Bang parcourait l’univers presque à la vitesse de la lumière, prête à en découdre avec tout ce qui croiserait sa route.

Et il a un couteau !

Et il a un couteau !

Et bien sûr, en théorie, un rayon gamma pourrait toucher la Terre, quoi que niveau probabilités, ça relèverait presque de l’acharnement. Du côté directement frappé de la planète, nos manifestations de colère et d’indignation seraient vite couvertes par le son de notre sang en train de bouillir ; de l’autre côté par contre, on n’aurait pas cette chance et l’existence durerait encore un bref moment avant que les pluies acides, le smog cosmique, les radiations et la chaleur dus à l’anéantissement de notre couche d’ozone n’y mettent un terme.

Une explosion de magnétar, bam !

Lorsqu’une étoile claque, elle devient ce qu’on appelle une supernova, voire une hypernova si elle était particulièrement massive. Et peut-être un jour découvrirons-nous l’existence d’overmeganovas, qui sait.

Ce faisant, elle dégage une quantité d’énergie proprement abasourdissante, d’une intensité et d’une ampleur défiant notre compréhension et d’une puissance telle qu’elle requière un usage largement abusif de caractères italiques.

En général, l’étoile morte, une fois calmée, devient un trou noir mais il arrive qu’elle prenne plutôt sa retraite sous forme d’étoile à neutrons. Une étoile à neutrons, c’est la masse et l’attraction d’une étoile géante dans un objet bien tassé de la taille de Manhattan. Une cuillère à café de cette matière pèserait plusieurs milliards de tonnes. Vous faites ce que vous voulez de cette information.

Mais ça va plus loin : parfois, l’étoile à neutrons devient un magnétar sous l’effet de sa propre rotation et de l’âge du capitaine, devenant dans la foulée encore plus massive et se dotant d’un pouvoir gravitationnel bien plus conséquent. Un magnétar, c’est donc une étoile à neutrons, mais lourde.

Je ne sais pas ce que les flèches bleues représentent, mais c'est sûrement super violent.

Je ne sais pas ce que les flèches bleues représentent, mais c’est sûrement super violent.

Et après, des fois, ne me demandez pas pourquoi parce que je suis complètement largué, le magnétar explose. Encore. Seulement, un de ces machins qui vous pète au blair, alors là les gars, c’est pas une petite supernova de chochotte. Une déflagration semblable a été détectée il y a une quinzaine d’années, à quelque trente mille années lumières de nos patelins, et le choc fut suffisant pour que le haut de notre stratosphère en soit affecté. Il est estimé que si la chose avait eu lieu deux fois plus près, notre couche d’ozone aurait brûlé, condamnant une bonne partie de la vie terrestre. Et si l’on s’était trouvé trois fois plus près, notre atmosphère aurait été ventilée, d’un coup, comme on souffle une fine couche de poussière de la surface d’une balle de ping-pong.

On n’aurait rien compris.

Une galaxie sur le coin de la figure

Dans la liste des trucs très lourds qu’on pourrait se manger sans qu’on puisse agir contre, il y a les galaxies. Honnêtement, vous ne trouverez pas grand-chose de plus grand, quoi que : on y viendra.

Lorsque deux galaxies se rencontrent, cela occasionne quelques changements. Les forces gravitationnelles sont chamboulées, les trajectoires partent à vau-l’eau, les systèmes solaires sont éjectés au loin ou se crashent les uns contre les autres et les deux trous noirs supermassifs fusionnent. Il est difficile d’imaginer un merdier plus total à une échelle plus large, même si sur une planète, on ne s’en apercevrait probablement même pas. À moins qu’on se prenne une autre planète ou une étoile dans le groin, bien sûr.

Si ça vous intéresse, sachez qu’on est les prochains sur la liste puisque Monsieur Voie Lactée a rencard avec Mme Andromède. Pas la peine d’empaqueter vos affaires, la chose est prévue d’ici 2 à 4 milliards d’années, ce qui nous laisse de la marge. À chacun sa croix, laissons les gus de l’an deux milliards se démerder avec leurs problèmes.

Et si vous voulez vous faire une idée de ce à quoi ça ressemblera, sachez qu’à la NASA on a déjà tout anticipé et je vous mets la vidéo de ce que ça donnera (en un peu accéléré) en lien. Vous pouvez y aller, ça finit bien : les galaxies se marient à la fin. Attention au volume par contre, les types qui l’ont mise en ligne ont cru bon d’ajouter une musique épique, je crois qu’ils essaient de nous faire peur.

En théorie, ça pourrait arriver plus tôt si l’on accepte l’hypothèse comme quoi des galaxies invisibles appelées « galaxies noires », formées de trous noirs et d’énergie noire, se baladeraient au hasard dans l’espace (noir), peut-être en se disant en ce moment-même qu’elles se mettraient bien une petite voie lactée derrière la cravate. Qui sait ?

Percussion avec un univers parallèle

Et là, je n’ignore pas que le principe des univers parallèles est compliqué à saisir, alors je m’en vais vous l’expliquer : vous prenez l’univers. Vous en prenez un autre. Vous les mettez en parallèle. Voilà.

Je sais qu’on est purement dans la théorie la plus invraisemblable là, mais après tout ça fait une plombe que je vous parle d’astrophysique alors que je n’y connais strictement rien, on n’est plus à ça près ; vous savez sans doutes qu’il existe une théorie avançant que notre univers serait tout plat et que d’autres pourraient se tenir juste à côté, à la façon de feuilles de papier qui ne se toucheraient jamais.

Comme ça, mais en plus grand, et sans que les feuilles se touchent, et sans les anneaux au bout, et avec des trous noirs et des étoiles, et pas quadrillé, et avec nous en petit dedans, et où on pourrait se déplacer en profondeur, et pas en papier, et pas comme ça du tout en fait.

Comme ça, mais en plus grand, et sans que les feuilles se touchent, et sans les anneaux au bout, et avec des trous noirs et des étoiles, et pas quadrillé, et avec nous en petit dedans, et où on pourrait se déplacer en profondeur, et pas en papier, et pas comme ça du tout en fait.

Quoi qu’il en soit, si l’on prend cette théorie en considération et qu’on imagine deux univers côte à côte, il est permis de se demander la quantité d’énergie qui serait impliquée si tous deux devaient s’effleurer. Ça serait probablement quelque chose d’assez balèze.

Et puisqu’on est dans la théorie, il a déjà été avancé que le Big Bang pourrait être né d’un contact entre deux univers, dont le choc aurait remis les compteurs à zéro.

Mais oui, pourquoi pas ?